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samedi, 07 janvier 2017

Le Kosovo, citadelle du djihadisme?

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Par Bob Woodward

Ex: http://www.decryptnewsonline.com 

D’après les services de sécurité italiens, environ 400 djihadistes sont entrés en Europe en se faisant passer pour des réfugiés, y compris l’un des recruteurs principaux de l’EI, Lavdrim Muhaxheri.

Entre 300 et 400 combattants du groupe terroriste État islamique (EI, Daech) ont pénétré au Kosovo depuis la Syrie en se faisant passer pour des réfugiés, écrit le site Daily Mail, citant une source au sein des services de renseignement italiens. Les terroristes, poursuit le média, quittent la Syrie suite à des défaites cuisantes face à l'armée syrienne et ses alliés. Pour passer inaperçus, ils mettent des vêtements civils et essayent de se fondre parmi les milliers de réfugiés. Bien que certains d'entre eux soient interceptés par les services de renseignement, la plupart des djihadistes parviennent toutefois à passer entre les mailles du filet. Il est à noter que parmi les terroristes qui ont pénétré récemment en Europe figure notamment l'un des chefs principaux de Daech, Lavdrim Muhaxheri, alias Abu Abdullah al Kosova. Muhaxheri est connu non seulement comme l'un des leaders des terroristes albanais du Kosovo, mais aussi comme un recruteur émérite de l'EI. Originaire de Macédoine, al Kosova s'est rendu en Syrie fin 2012, a été par la suite repéré dans plusieurs vidéos de propagande de Daech dans lesquelles il appelait les Albanais à rejoindre les rangs des djihadistes. En outre, plusieurs images ont été publiées sur Internet sur lesquelles on voyait Muhaxheri décapiter un otage, ainsi qu'une vidéo dans laquelle il tirait sur un homme avec un lance-roquettes. À en croire les services de sécurité italiens, Muhaxheri et ses acolytes envisageraient de perpétrer des attaques contre des institutions publiques et internationales. Le Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008, n'a pas été la cible d'attentats islamistes, mais au moins 200 personnes ont été interpellées ou font l'objet d'enquêtes policières pour des activités illicites en lien avec l'État islamique. Environ 300 Kosovars combattent au sein du groupe en Syrie et en Irak.Environ 70 citoyens du Kosovo sont impliqués dans les combats en Irak et en Syrie, contre 300 auparavant, a déclaré le ministre kosovar de l'Intérieur Skender Hyseni. Selon lui, en Irak et en Syrie, il y a également 38 femmes et 27 enfants provenant du Kosovo.

Le Kosovo est depuis longtemps considéré comme le "bastion européen" de l'Etat islamique (EI, Daech). Le représentant russe au Conseil de sécurité de l'Onu a notamment qualifié le Kosovo de "centre de formation" de Daech, rappelant que cette région avait donné aux groupes islamistes radicaux plus de membres en proportion du nombre total d'habitants que d'autres pays. Cependant, les autorités kosovares sont impuissantes face à ce problème, parce que, tout d'abord, beaucoup de ceux qui sont partis en Syrie et en Irak étaient des combattants de l'Armée de libération du Kosovo, une organisation terroriste dont les soldats sont toujours considérés comme des héros de la guerre de libération du Kosovo de "l'occupation serbe". Les frontières du Kosovo avec l'Albanie et la Macédoine n'existent que sur le papier et les camps de formation des radicaux sont bien cachés. Ainsi, il est presque impossible de contrôler les cellules des islamistes. "Des dizaines de combattants du Kosovo ont lutté aux côtés de l'Etat islamique, et ils sont tous soigneusement surveillés par les autorités compétentes. Mais il est impossible de tout prévoir, et il y a beaucoup cas de ce genre", a indiqué à Sputnik Fadil Lepaja, chef du Centre des recherches balkaniques.  Beaucoup de jeunes, non seulement du Kosovo, mais aussi de la Bosnie-Herzégovine et des régions musulmanes de la Serbie, sont recrutés alors qu'ils suivent un programme éducatif gratuit dans des Etats du monde arabe qui soutiennent les terroristes islamistes. Plus tard, on les retrouve dans des cellules islamistes en Europe, où, le cas échéant, ils sont prêts à prendre part à des actes terroristes. Selon des experts, il est difficile pour les services secrets des pays européens d'identifier les membres de groupes terroristes, car la plupart d'entre eux sont des jeunes bien instruits et dont la biographie ne laisse rien transparaître.


Ces derniers jours, des nouvelles informations ont déclenché des alertes sur de l'étendue réelle de la présence djihadiste dans le narco-état créé par l'OTAN et par les pétromonarchies. Les camps d'entraînement de l'État islamique dans le Kosovo seraient jusqu'à cinq, et se trouveraient à Ferizaj, Gjakovica, Decani, Prizren et Pejë. Où des centaines d'aspirants jihadistes, la plupart d'ethnie albanaise provenant de divers pays, en plus d'étudier l'arabe et une version paranoïaque du Coran, apprennent à utiliser les armes et les explosifs et différentes techniques  de guérilla, formés par des hommes du Califat et par des 'ex' miliciens de l'UCK, la soi-disant "armée de libération" kosovare qui grâce à la guerre déclenchée par l'Alliance atlantique contre la Yougoslavie en 1999 avait réussi à s'imposer dans l'ancienne province autonome de Belgrade devenu 'indépendante'.

Tout cela se passe dans un petit territoire qui est en fait encore un protectorat de l'Alliance atlantique et de l'Union européenne, des institutions qui peuvent compter sur la présence au Kosovo de diverses bases militaires, de centres de commandement et de contrôle, de dizaines de milliers de militaires, observateurs et fonctionnaires civils. Par exemple, le camp d'entraînement de Daesh de Ferizaj se trouverait à quelques kilomètres de Camp Bondsteel, la plus grande base militaire que les Etats-Unis aient jamais réalisé en dehors de leur propre territoire après la guerre du Vietnam, qui accueille en moyenne 7.000 soldats et  employés civils. Près de Gjakovica, une autre ville kosovare qui abrite l'un des camps d'entraînement du Califat, siège le détachement aéronautique de l'Amiko (Force italienne de l'Air au Kosovo), ce qui n'a pas empêché que Daesh prolifère à un pas des installations de la mission de la KFOR. Et la même chose arrive à Pejë, où surgit le Village Italia, et à Prizren, où la présence de l'Alliance atlantique est également consistante.

Lorsque l'État islamique n'était pas encore été considéré comme un problème par les États-Unis, Lavdrim Muhaxheri, le commandant de la malfamée "brigade des Balkans" de Daesh, a travaillé au Camp Bondsteel, et l'on dit la même chose pour Blerim Heta, un kamikaze albanais qui s'est ensuite fait exploser à Bagdad.

L'histoire a été remontée à la surface par des reportages réalisés par des  médias internationaux après l'arrestation de quatre citoyens kosovars  accusés d'être membres du réseau terroriste de l'Etat islamique. Des nouvelles d'arrestations sont fréquentes au Kosovo, en Macédoine, en Bosnie, en Serbie elle-même. Selon les données fournies dans les derniers jours par le ministre de l'Intérieur du Kosovo, Skender Hyseni, au moins 57 combattants étrangers ont été tués au combat, quarante ont été arrêtés avant de pouvoir partir, 102 ont été arrêtés sur des soupçons d'avoir participé à des activités terroristes.

Mais à finir menottés ne sont qu'un petit pourcentage des miliciens du Califat ou des aspirants jihadistes, alors que la plupart continuent à agir sans être dérangés dans les enclaves fondamentalistes des Balkans.

vendredi, 06 janvier 2017

Guilluy et le crépuscule de la bobocratie

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Guilluy et le crépuscule de la bobocratie

 

Le géographe Christophe Guilluy vient de publier Le crépuscule de la France d’en haut (Flammarion), un ouvrage passionnant dans lequel il met en évidence la partition géographique, culturelle et sociale des deux France qui se font désormais face : d’une part, la France des bourgeois-bohêmes (très minoritaires) qui profitent de la mondialisation libérale et qui règnent sans partage sur la quinzaine de métropoles françaises et d’autre part, la France périphérique des perdants (très majoritaires) de cette même mondialisation. L’oligarchie a choisi de concentrer les richesses dans ces quinze métropoles dans lesquelles elle vit à l’écart des ‘’red-necks’’ de la périphérie qui sont supposés être fascistes.

La minorité de privilégiés qui bénéficie des effets de la mondialisation libérale pratique un apartheid qui ne dit pas son nom et utilise les lois du marché qui, du fait de l’augmentation du prix des biens immobiliers dans ces quinze métropoles, permettent de créer une barrière de verre infranchissable sans avoir à utiliser les méthodes habituelles (murs, grillages, forces de l’ordre…).

Une partie de la population de ces métropoles est d’origine immigrée et accepte de vivre dans des zones résiduelles de moindre qualité et désertées par les autochtones qui ne veulent plus vivre au contact de populations aux mœurs par trop différentes des leurs. Cette population immigrée sert d’alibi aux privilégiés qui se veulent ouverts aux autres et leur permet, en fait, de disposer d’une main d’œuvre bon marché dans le domaine des services domestiques et commerciaux (restaurants…).

Les bobos sont les bourgeois du XXIème siècle qui se donnent bonne conscience en participant au combat fantasmatique contre le fascisme et le racisme.  Fantasmatique parce que le danger fasciste n’existe pas (Jospin lui-même l’a reconnu) et parce que les Français ne sont pas racistes (seule une très petite minorité l’est) ; ils veulent seulement préserver leur culture, leur mode de vie, leur sociabilité, leurs institutions… qui sont menacés par l’immigration que nous subissons depuis quarante ans.

L’idéologie de la bobocratie est véhiculée par la quasi-totalité des médias mais, malgré cela, les Français ne tiennent plus compte des sermons, des mises en garde, des menaces, des injures, des mensonges qu’ils profèrent à longueur d’année. 90% d’entre eux ne leur font pas confiance (lors d’un sondage fait récemment par une radio très connue, 91% des auditeurs ont répondu que les journalistes sont des menteurs !) et Marine Le Pen a été la personnalité politique préférée par les Français en 2016, devant tous les candidats du système ! La bobocratie est en perdition, en France, comme en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Europe centrale et à peu près partout dans le monde occidental.

L’idéologie de la métropole

 L’idéologie de la métropole est celle d’une nouvelle bourgeoisie, libérale-libertaire, dont le modèle est celui de la Silicon Valley californienne. Comme l’a écrit Jean-Claude Michéa, cité par l’auteur, : ‘’Ce modèle repose en effet sur cette idéologie libérale-libertaire qui « constitue depuis des décennies la synthèse la plus accomplie de la cupidité des hommes d’affaires libéraux et de la contre-culture californienne de l’extrême-gauche des sixties »’’. Cette nouvelle bourgeoisie, cool et décontractée, n’en partage pas moins avec la bourgeoisie du passé, un mépris à peine voilé pour les classes populaires : ‘’D’un côté des métropoles embourgeoisées qui travaillent, de l’autre une France périphérique peuplée d’assistés. Une représentation condescendante des classes populaires qui est, à peu de choses près, celle de la bourgeoisie traditionnelle depuis au-moins les Rougon-Macquart !’’.‘’Bénéficiaires d’un modèle économique et territorial qui assure aussi leur hégémonie politique et culturelle, les classes supérieures métropolitaines sont les gardiennes du temple libéral’’.

Dans ces métropoles désertées par les gros bataillons des autochtones les plus modestes au cours des vingt-cinq dernières années, il y a une population d’origine immigrée qui permet aux privilégiés de disposer d’une main d’œuvre peu exigeante, disponible pour des activités de services domestiques et commerciaux et qui leur donne le sentiment de vivre dans un univers mondialisé et ouvert , ce qui n’est qu’un trompe-l’œil : ‘’Cette présence populaire et immigrée permet aux tenants de la métropolisation de mettre en avant l’image d’une ville ouverte et mixte. La réalité est que la présence de ces catégories ne freine qu’à la marge le processus d’éviction des catégories modestes des métropoles. Par ailleurs, l’accentuation des inégalités spatiales montre que le modèle métropolitain ne favorise pas l’ouverture et la mixité, mais la ségrégation’’.

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Les bourgeois-bohêmes ou la nouvelle bourgeoisie

Selon Christophe Guilluy, les bobos ont horreur de cette appellation parce qu’elle contient  le mot « bourgeois ». Ils ne peuvent pas imaginer qu’ils sont les nouveaux privilégiés, ceux qui profitent d’un système économique très dur pour l’immense majorité des Français (ou des Italiens, ou des Anglais…..la situation est la même partout). Pour se donner bonne conscience, le bobo affiche sa solidarité avec les homosexuels, les immigrés et les victimes des guerres. Çà ne lui coûte pas cher ; un tweet de temps en temps et la participation à une manifestation lui donnent l’impression d’être un rebelle. Le bobo vit claquemuré dans sa métropole dont il pense qu’elle est un monde ouvert, à la différence de la France périphérique qui serait, selon lui, intrinsèquement « pétainiste ». En fait, tout cela est faux. Le bobo est le bourgeois du vingt et unième siècle ; un bourgeois hypocrite qui essaie de dissimuler son aisance derrière un look débraillé et un langage branché, « cool ». ‘’Derrière le mythe de la société ouverte et égalitaire des métropoles cosmopolites, nous assistons donc au retour des citadelles médiévales, de la ville fermée, et à la consolidation d’un modèle inégalitaire de type anglo-saxon… Détachée de toute appartenance collective autre que celle de son milieu, la nouvelle bourgeoisie surfe sur la loi du marché pour renforcer sa position de classe, capter les bienfaits de la mondialisation et se constituer un patrimoine immobilier qui rivalisera demain avec celui de l’ancienne bourgeoisie’’.

 L’idéologie des bobos est un libéralisme poussé dans ses plus extrêmes conséquences en matière d’individualisme ; ce qui se traduit par un mondialisme radical, une désaffiliation à l’égard de toute communauté autre que socio-économique, une approbation totale du libéralisme économique et un libertarisme radical en matières de mœurs.

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L’antifascisme : une rhétorique qui vise à dissimuler une guerre de classes

Les bobos se donnent bonne conscience en ‘’militant’’ contre le racisme et contre le fascisme, deux maux illusoires dont ‘’Lionel Jospin reconnaîtra plus tard que cette « lutte antifasciste en France n’a été que du théâtre » et même que le « Front National n’a jamais été un parti fasciste »’’. Quant au racisme qui est peu fréquent au sein de la population autochtone, il est surtout le fait des immigrés musulmans dont l’antisémitisme est fréquent et parfois même criminel. ‘’Véritable arme de classe, l’antifascisme présente en effet un intérêt majeur. Il confère une supériorité morale à des élites délégitimées en réduisant toute critique des effets de la mondialisation à une dérive fasciste ou raciste. Mais, pour être durable, cette stratégie nécessite la promotion de l’ « ennemi fasciste » et donc la sur-médiatisation du Front National’’. ‘’La France du repli d’un côté, des ploucs et des ruraux, la France de l’ouverture et de la tolérance de l’autre. Mais qu’on ne s’y trompe pas, cet « antiracisme de salon » ne vise absolument pas à protéger l’ « immigré », le « musulman », les « minorités » face au fascisme qui vient, il s’agit d’abord de défendre des intérêts de classe, ceux de la bourgeoisie’’. Intérêts de classe qui sont dénoncés par la France périphérique qui, elle, ne profite pas de la mondialisation voulue par la nouvelle bourgeoisie et qu’il faut réduire au silence en la méprisant et en l’injuriant.‘’Car le problème est que ce n’est pas le Front National qui influence les classes populaires, mais l’inverse. Le FN n’est qu’un symptôme d’un refus radical des classes populaires du modèle mondialisé. L’antifascisme de salon ne vise pas le FN, mais l’ensemble des classes populaires qu’il convient de fasciser afin de délégitimer leur diagnostic, un « diagnostic d’en bas » qu’on appelle « populisme »’’.

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Le séparatisme des bobos

Les bobos ont abandonné toute idée de nation et l’Union européenne n’est, pour eux, qu’une étape vers un monde unifié dont les pôles seraient les métropoles dans lesquelles seraient rassemblées les élites culturelles, financières et techniques. Dans ce monde des métropoles interconnectées, les zones comprises entre elles seraient des zones réservées aux « losers » et seraient ignorées de la caste métropolitaine : ‘’Dans une tribune commune, Anne Hidalgo et Sadiq Khan font l’apologie du dynamisme des villes globales et ouvertes qu’ils opposent à la léthargie des Etats-nations, considérés comme le cadre du repli sur soi. Structurellement minoritaires, les partisans de l’ordre mondialisé prônent donc maintenant l’indépendance de leurs citadelles et l’abandon des périphéries populaires ! Les grands contempteurs de la France ou de l’Angleterre du repli préconisent ainsi le repli territorial de la bourgeoisie. Cependant, en attendant la création de ces cités-Etats, les classes dominantes et supérieures devront se confronter à un problème existentiel : comment assurer l’avenir d’un modèle mondialisé rejeté par une majorité de l’opinion ?’’.

Le mythe d’un monde nomade

attalinomade.jpgL’idée que les bobos se font du monde est celle d’un monde de nomades (l’ineffable Jacques Attali a dit que sa seule patrie était son ordinateur !). Or les études démographiques et sociologiques montrent qu’il en va très différemment.  ‘’ Contrairement à ce que laisse entendre le discours dominant, la majorité des gens sont sédentaires : ils vivent dans les pays, régions ou départements où ils sont nés… en France comme dans le monde, les classes populaires vivent et préfèrent vivre, là où elles sont nées. Si les gens apprécient le « voyage », le tourisme, ils ne choisissent pas le déracinement’’. L’idée d’un monde fluide, atomistique, est celle que tentent de nous imposer les classes dominantes libérales pour lesquelles il n’est de réalité qu’individuelle. ‘’Cette représentation permet d’imposer efficacement l’idée d’une société hors sol, d’individus libérés de toutes attaches, circulant comme les marchandises au gré de l’offre et de la demande, contrairement aux classes populaires réticentes au changement et tentées par le « repli »’’. Les nomades ne sont qu’une toute petite minorité au plan mondial et les sociétés enracinées restent la norme.

Les préoccupations ethnoculturelles de la France d’en bas

 La classe dominante rabat la contestation du système qu’elle impose sur les seuls succès électoraux du Front National mais cette contestation est le fait d’une part beaucoup plus importante du peuple français. Ce sont environ 70% de nos compatriotes qui considèrent qu’il y a trop d’immigrés et 60% qui ne se sentent plus vraiment chez eux. Le Front National a donc une marge de progression énorme s’il n’abandonne pas ce qui a fait son succès : la lutte prioritaire contre l’immigration et pour la préservation de la culture nationale. Christophe Guilluy souligne le fait que ce sont les plus âgés des Français qui continuent de soutenir le système tandis que ce sont les plus jeunes, surtout ceux des milieux populaires, qui, au contraire, le contestent massivement. Un sondage CEVIPOF de mai 2016, ‘’révèle ainsi que 37% des jeunes issus du milieu ouvrier et 60% des primo-votants chômeurs accorderaient leurs suffrages à Marine Le Pen, contre 17% des jeunes issus des catégories cadres et professions intellectuelles supérieures. L’étude souligne que « Marine Le Pen est particulièrement visible au sein des primo-votants issus de l’immigration européenne (Espagne, Italie et Portugal) et crée en cela une fracture politique et électorale au sein même de la population issue de l’immigration »’’. La tendance est donc au renforcement des contingents d’électeurs dits ‘’populistes’’, ce qui est confirmé par Jérôme Fourquet de l’IFOP  qui a dit ‘’que désormais les ressorts électoraux des électeurs populaires sont essentiellement « ethno-culturels »’’ (cité par Christophe Guilluy). ‘’Débarrassées des affiliations politiques traditionnelles, les classes populaires réinvestissent leur capital social et culturel. Ce processus n’est pas le signe d’un repli, mais la réponse à un modèle libéral mondialisé qui détruit les solidarités’’. Les classes populaires de la ‘’périphérie’’ (60% des Français selon Guilluy et non pas les quelques 15 à 20% de ruraux âgés et éloignés de tout dont parlent les statistiques officielles) rejettent désormais la mondialisation libérale et la culture qui lui est associée tout en se raccrochant à la culture nationale (le seul recours disponible puisqu’il n’y a pas de culture européenne et qu’il n’y a plus de cultures régionales dynamiques hormis dans quelques régions) qui lui sert de refuge, ce qui se traduit par un ré-enracinement strictement national qui court-circuite les projets européens du passé. Il semble bien que, comme l’a dit récemment Viktor Orban,  la nation ait de beaux jours devant elle.

Les bobos sont en train de perdre la partie

 ’C’est par ces périphéries que la France d’en haut est en train de perdre le contrôle. Maastricht a été le premier coup de semonce, le référendum de 2005, le deuxième. La déstabilisation ne viendra pas d’un hypothétique « grand soir », mais du lent processus de désaffiliation sociale et culturelle des classes populaires. De la classe politique au monde culturel et intellectuel en passant par les médias, l’ensemble de la classe dominante commence à redouter les conséquences du marronnage des classes populaires. Car il rend visible un conflit de classes, aux soubassements désormais sociaux et identitaires, et dont on a longtemps prétendu qu’il n’existait pas’’.  Désormais, l’antifascisme et l’antiracisme, les deux armes de la bourgeoisie bobo n’impressionnent plus personne. ‘’C’est terminé. Les classes populaires ne parlent plus avec les « mots » de l’intelligentsia. Le « théâtre de la lutte antifasciste » se joue devant des salles vides’’. ‘’Le discours de la classe dominante n’a plus aucune prise sur le réel, il fait apparaître une France privilégiée mais hors sol, une « France du vide »’’.

Des bobos sur la voie du totalitarisme

L’oligarchie commence à comprendre qu’au plan démocratique elle a perdu la partie et qu’elle ne maîtrise plus l’évolution de l’opinion (le Brexit et l’élection de Trump ont montré que, désormais, des changements de fond sont possibles malgré les tirs de barrage de l’oligarchie ; Breitbart et d’autres sites de moindre importance ont permis ces deux victoires électorales qui ont sidéré la bobosphère). Sûre et certaine de détenir la seule et unique vérité, elle réagit en dénonçant les travers de la démocratie et en affirmant de plus en plus clairement sa préférence pour un modèle despotique (forcément « éclairé ») : ‘’Réunie sous la bannière de l’antifascisme, partageant une représentation unique (de la société et des territoires), les bourgeoisies de gauche et de droite sont tentées par le parti unique. « Si les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires » (Simon Leys), une tentation totalitaire semble aussi imprégner de plus en plus une classe dominante délégitimée, et ce d’autant plus qu’elle est en train de perdre la bataille des représentations. Ainsi, quand la fascisation ne suffit plus, la classe dominante n’hésite plus à délégitimer les résultats électoraux lorsqu’ils ne lui sont pas favorables. La tentation d’exclure les catégories modestes du champ de la démocratie devient plus précise’’.

Quand Alain Minc déclare que le Brexit, « c’est la victoire des gens peu formés sur les gens éduqués » ou lorsque Bernard-Henri Lévy insiste sur la « victoire du petit sur le grand et de la crétinerie sur l’esprit », la volonté totalitaire des classes dominantes se fait jour’’. Cette arrogance et ce mépris se sont manifestés à nouveau lors de la victoire électorale de Donald Trump dont l’oligarchie a stigmatisé les électeurs d’en bas forcément abrutis, incultes et alcooliques. L’oligarchie dépitée ne sait plus qu’injurier le peuple ; elle va tenter de reprendre la main et de limiter la pratique de la démocratie mais elle ne réussira pas à conserver le pouvoir durablement. Ironie de l’histoire, cette oligarchie ne sera même plus tentée de se réfugier aux États-Unis qui sont désormais dirigés par un nouveau diable. Prise en sandwich entre Poutine et Trump, désavouée en Grande-Bretagne et en Italie, dénoncée par les leaders politiques d’Europe centrale, rejetée par toutes les périphéries, en France et ailleurs, la bobocratie est en perdition !

Bruno Guillard

Christophe Guilluy – ’Le crépuscule de la France d’en haut’’ – Editions Flammarion

mercredi, 04 janvier 2017

La France et l’Arabie saoudite ou le mariage forcé vers l’Eurabia ou l’Eurislamisme?

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La France et l’Arabie saoudite ou le mariage forcé vers l’Eurabia ou l’Eurislamisme?

Michel Lhomme, philosophe, politologue 

Ex: http://metamag.fr 

nos-tres-chers-emirs-dr-208x320.jpgLa voracité des hommes politiques français est sans pareil. Il faut avoir lu pour s’en convaincre Nos très chers Emirs (1) des journalistes d’investigation Christian Chesnot et Georges Malbrunot mais on avait aussi raconté en son temps comment François Mitterrand n’avait jamais de porte-monnaie ou de portefeuille sur lui et comment il avait aussi l’habitude de se faire toujours inviter dans les maisons de campagne ou de vacances de ses courtisans.

La France n’a plus de sang bleu

Ses élites sont celles de l’égalitarisme des concours passés par le filtre du milieu enseignant, l’un des plus radins de France. Alors, quand ils pensent aux Pays du Golfe à l’Arabie Saoudite ou à Dubaï, nos hommes politiques et nos technocrates de cabinet n’en peuvent plus, rêvent de luxe et de yachts, de voyages d’avion en première classe. En somme, ils rêvent d’improbables trésors au paradis musulman.

Or, les temps changent en Arabie saoudite et certains vont même jusqu’à dire qu’il en sera bientôt fini du luxe et de la volupté à la fin de la décennie. Les Saoudiens traverseraient la plus grave crise économique de leur très courte histoire. Depuis le début de la crise pétrolière, qu’ils ont en grande partie provoquée en inondant le marché de leurs barils, ils demeurent incapables de juguler les effets néfastes de la chute des cours du pétrole, nonobstant les mesures d’austérité drastiques qu’ils ont décrétées et qui touchent, pour la première fois, les salaires des fonctionnaires et les budgets alloués au tiers secteur. En octobre dernier, le ministre saoudien des Finances a même avoué publiquement que le pays risquait de se retrouver, dans trois ans, dans une situation de cessation de paiement. Du coup, Riyad a accepté de faire récemment des concessions – auxquelles il n’aurait jamais consenti en temps normal – avec ses partenaires de l’Opep pour stopper la dégringolade.

Cette analyse, là encore le Quai d’Orsay ne la lit pas. Elle est pourtant confirmée par Saad Faqih, porte-parole du mouvement saoudien d’opposition basé à Londres. Il affirme que l’Arabie Saoudite «court inexorablement vers la banqueroute», ce qui prélude selon lui à la chute de la monarchie wahhabite qu’il espère forcément proche. Ce prince saoudien compare d’ailleurs la situation que traverse aujourd’hui la Monarchie saoudienne avec l’intermède qui a précédé la chute du Chah d’Iran, en 1979. Une bonne piqûre de rappel car c’est justement après l’événement de la «révolution islamique» de l’Ayatollah Khomeiny que l’Occident a commencé effectivement à miser exclusivement sur l’Arabie Saoudite pour s’assurer d’une stabilité d’approvisionnement en hydrocarbures. Le porte-parole du mouvement saoudien d’opposition va sans doute trop loin en concluant que la crise saoudienne est aujourd’hui telle que le parrain américain ne pourrait plus empêcher l’effondrement du régime wahhabite « qui peut survenir aussi rapidement ».

Une telle crise aurait effectivement de quoi inquiéter car elle entraînerait forcément une révolution religieuse pour le gardien des lieux saints de l’Islam, une crise profonde de l’Islam dont il est difficile de mesurer les conséquences en raison  des volontés géopolitiques de leadership de l’Islam mondial par l’Indonésie, le plus grand pays musulman au monde (12,7 % ). Les groupes religieux qui risqueraient de succéder alors à la monarchie en place s’accapareraient en tout cas de l’immense arsenal militaire saoudien sachant que Ryad consacre chaque année, des budgets faramineux pour l’achat d’armes, en particulier à la France et à la Grande-Bretagne (avec la dernière signature cette année d’un contrat d’armement à hauteur de 1,7 milliard de dollars avec le gouvernement britannique).

L’Arabie saoudite en difficultés économiques est aussi la grande perdante d’Alep dont elle assurait en grande partie le financement et l’encadrement des organisations terroristes dites  »rebelles ». Elle bombarde actuellement sans état d’âme et sans aucune pitié le Yémen voisin y commettant des crimes de guerre en séries qu’uns fois de plus, nos journalistes humanitaires aux œillères orientées ne voient pas. La lutte saoudienne contre les houthis, un mouvement politico-religieux dirigé par des chiites zaydites, n’est en fait qu’un des épisodes de la guerre en cours contre les Chiites, les ennemis jurés des Saoudiens car comme en Syrie, c’est bien l’Iran, l’ennemi numéro un d’Israël que cherche aussi à viser l’Arabie saoudite au Yémen en s’en prenant aux rebelles du royaume zaydite. Les rebelles Houthis s’étaient beaucoup rapprochés ces derniers temps du modèle combattant du Hezbollah, filleul politique et militaire de l’Iran au Liban mais aussi le grand vainqueur de la bataille d’Alep. De fait, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a proclamé récemment que la cause houthie était la sienne, autorisant même les médias houthis à s’installer dans la banlieue sud de Beyrouth. Les slogans politiques houthis, la propagande du mouvement et son modus operandi sont désormais calqués sur ceux du Hezbollah, une véritable école de la guerre globale proche-orientale.

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En s’engageant au Yémen, avec le soutien du bout des lèvres des Américains, l’Arabie saoudite se place dans une guerre confuse, qui risque d’être de longue durée et donc forcément ruineuse et onéreuse.  L’Arabie saoudite n’avait pas non plus le choix car sans cette intervention militaire, elle jouait gros en risquant de voir s’installer au Nord-Yémen une sorte de Liban-Sud avec un bras armé iranien qui travaillerait à loisir contre son royaume.

Au Yémen, l’Arabie saoudite a donc clairement défini deux objectifs militaires

Au Yémen, l’Arabie saoudite a donc clairement défini deux objectifs militaires. Le premier est de perturber et d’empêcher les livraisons d’armes iraniennes aux houthis; le deuxième, de faire clairement comprendre aux houthis qu’une alliance avec l’Iran leur coûtera cher et leur sera mortelle. . Ces deux objectifs semblent avoir été atteints. Les aéroports yéménites ont été fermés et les ports yéménites sont soumis à un blocus total. Pendant ce temps, l’Arabie saoudite prenant en quelque sorte modèle sur l’aviation russe en Syrie a poursuivi une intense campagne aérienne avec près de 10 000 personnes, en majorité des civils tués depuis le début du conflit. Au Yémen, l’Arabie saoudite n’a pas été miséricordieuse comme le recommande le Prophète et elle avait d’autant plus les mains libres que le monde avait les regards de Chimène pour Alep ou Mossoul.

A l’opposé, moins dépendant du pétrole proche-oriental par le gaz de schiste et échaudé par les derniers rapports sur le 11 septembre, mettant clairement en cause le royaume des Séoud, les États-Unis en plein repli isolationniste ont annoncé selon  le très sérieux quotidien britannique The Guardian, arrêter les ventes d’armes prévues à l’Arabie Saoudite  en relation avec les frappes aériennes du Yémen. Menée seule avec le soutien cependant évident et tacite une fois de plus d’Israël, son allié contre-naturel, la guerre du Yémen risque en tout cas d’être une sorte de tonneau des Danaïdes pour le royaume en raison des dépenses pour l’effort de guerre (tanks, avions, navires, missiles perfectionnés, intendance) même s’il faut aussi relativiser l’Arabie Saoudite n’est pas en faillite comme l’État français. Elle tire encore des gros revenus du pétrole et surtout du plus grand tourisme religieux industriel du monde : le hadj de la Mecque qui est en train de devenir la branche principale de son économie avec 11 millions de pèlerins chaque année et une véritable manne tombée du ciel de la superstition estimée à 12 milliards de dollars. Elle a diversifié ces revenus par de nombreux fonds de réserves importants au niveau de plusieurs banques occidentales et elle détient une grande partie de la dette américaine sur lequel elle exerce un chantage permanent.

La monarchie wahhabite ne court donc pas à la faillite malgré ce qu’affirme son opposant résident britannique. Elle possède aussi des réserves d’or inestimables en Suisse et dans des paradis fiscaux. Mais la voilure a baissé et  l’idéologie fanatique du Wahhabisme religieux a pris un sérieux coup en s’en prenant dans les attentats à des Musulmans innocents.

Alors, le Wahhabisme ne risque-t-il pas de devenir maintenant un frein à son intégration globale, les USA ne semblant plus considérer l’Arabie Saoudite comme un allié sûr ou stratégique au Moyen Orient ?

Et si du coup, l’avenir de l’Arabie Saoudite, était dans la France de Hollande et Valls avec cette idée pas si folle de leur point de vue, de construire sur la tête de pont de la péninsule européenne un nouvel empire, l’Eurabia ou l’Eurislamisme de l’espérance verte ?

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mardi, 03 janvier 2017

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

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Bernhard Tomaschitz :

Redistribution des cartes à l’échelle planétaire

Trump a été élu Président des Etats-Unis, Erdogan a bâti un système autoritaire après un putsch militaire manqué

L’année 2016 a pris fin et cette fin d’année a été ponctuée d’événements qui auront immanquablement des répercussions sur l’année à venir et sur le futur plus lointain. Le 8 novembre 2016, après une campagne électorale longue, pénible et vicieuse, Donald Trump, Républicain, a été élu 45ème Président des Etats-Unis. L’« opinion publique », c’est-à-dire l’opinion fabriquée par les médias dominants, avait compté sur une victoire claire et nette de la candidate démocrate, Hillary Clinton.

On ne peut prédire d’avance si Trump tiendra effectivement ses nombreuses promesses électorales. Il a notamment annoncé qu’il renoncerait au traité de libre-échange transpacifique qui aurait lié les Etats-Unis à douze pays de l’espace asiatique/pacifique. Au lieu d’accords multilatéraux comme les traités transpacifique et transatlantique (avec l’UE), Trump veut réhabiliter la pratique des traités commerciaux bilatéraux et « ramener les emplois et les industries productrices aux Etats-Unis ». Le traité transpacifique n’était pas un simple traité de libre-échange. Ce traité était la pierre angulaire d’une géopolitique dirigée contre une Chine montante, mise au point sous la présidence d’Obama.

Contrairement à Hillary Clinton, favorite des néoconservateurs et du complexe militaro-industriel, Trump a promis, lors de sa campagne électorale, de pratique une politique étrangère mesurée. Cependant, cette promesse ne signifie pas pour autant que la politique étrangère américaine va opérer un changement de cap à 180°, malgré les propos apaisants à l’endroit de Moscou qu’a prononcés le fringant candidat républicain, entrepreneur immobilier dans le civil.  Il a déclaré en substance qu’il voulait résoudre le conflit syrien en accord avec le Président russe Vladimir Poutine. Ensuite, sa promesse d’investir des milliards dans les infrastructures défaillantes des Etats-Unis ne signifie pas qu’il négligera totalement la chose militaire. « Nous commencerons par dépenser de l’argent pour nous-mêmes mais nous demeurerons aussi forts qu’auparavant sur le plan militaire », a-t-il dit lors de l’un de ses discours. Il ne faut pas oublier que Trump vient d’accueillir dans sa future équipe gouvernementale quelques faucons en politique étrangère, sans doute pour apaiser la fureur de ses critiques néoconservateurs qui s’insurgent face à sa « nouvelle politique internationale ». Le futur ministre de la défense, James Mattis, est considéré comme un « chien fou ». Quant à son futur conseiller en matière de sécurité, Michael Flynn, c’est un ancien directeur des services secrets et un ancien général qui a toutefois gardé de bonnes relations avec les Russes. Flynn considère que les Etats-Unis « sont en guerre contre l’islamisme radical ». C’est là un langage que « peu d’Américains vont réellement comprendre; ils auront encore moins d’idées quant à la façon de la gagner, cette guerre ». Flynn a déjà conseillé Trump pendant la campagne électorale pour les questions militaires et de politique étrangère. C’est lui qui exercera sans nul doute une influence prépondérante sur l’attitude intransigeante qu’adoptera peut-être Trump face à l’Iran. Trump a défini l’accord conclu avec l’Iran pour mettre un terme à la querelle nucléaire, comme « l’accord le plus stupide de tous les temps », dont l’abandon devrait constituer sa priorité première.

Par ailleurs, dans un discours tenu début décembre, Trump a déclaré « vouloir renforcer des amitiés anciennes et s’efforcer de créer des amitiés nouvelles » et « vouloir aussi renoncer à la politique du gouvernement d’Obama qui, par des mises en scène et des coups d’Etat, entendait provoquer des « changements de régime » dans des pays tiers. Sous sa présidence, laissait-il entrevoir, les Etats-Unis « cesseraient de vouloir renverser des régimes étrangers, dont ils ne connaissent rien ».

Le coup d’Etat perpétré en Ukraine au début de l’année 2014 avec le soutien déterminant des Etats-Unis, s’est avéré une source particulièrement pernicieuse d’instabilité en Europe orientale.

Quelques indices permettent toutefois de croire que les relations entre Washington et Ankara s’amélioreront légèrement. Elles s’étaient considérablement refroidies depuis l’échec du putsch du 15 juillet 2016. Le Président Recep Tayyip Erdogan en avait profité pour faire arrêter quelque 36.000 opposants. Il reproche aux Etats-Unis d’héberger le chef d’orchestre présumé de cette tentative de coup d’Etat, le prédicateur islamiste Fetullah Gülen. Trump a plusieurs fois laissé sous-entendre qu’il autoriserait une extradiction vers la Turquie de ce nouvel ennemi d’Erdogan. C’est sans surprise que l’on a entendu Erdogan se réjouir de la victoire électorale de Trump : « Il accèdera officiellement à la présidence le 20 janvier 2017. Si c’était possible, j’aimerais bien le rencontrer avant cette date ».

A cela s’ajoute qu’Erdogan ne devra pas trop craindre l’immixtion d’un gouvernement Trump dans les affaires intérieures turques, en matière de droits de l’homme ou de démocratie, si ce n’est pour la forme. Ainsi, il pourra consolider le système présidentiel qu’il a taillé sur mesure pour sa propre personne en Turquie. C’est dans le même sens que s’exprime dans une interview Ekin Alptekin, président du conseil économique américano-turc : « Le gouvernement d’Obama n’a pas suffisamment tenté de nous comprendre et n’a pas manifesté d’empathie à l’égard de nos préoccupations ».

Entretemps, on devine de plus en plus clairement quelles allures prendra le système présidentiel turc concocté par Erdogan. Le premier ministre Binali Yildirim a fait savoir qu’Erdogan, à la façon d’un sultan ottoman, pourra désormais énoncer des décrets qui auront force de loi. L’état d’exception, toujours décrété aujourd’hui, suite au putsch militaire avorté, deviendrait ainsi un dispositif permanent. Erdogan ne doit pas trop craindre les critiques de l’étranger, surtout en provenance d’Europe, car l’UE a négocié avec lui un compromis sur les réfugiés. Finalement, les mesures draconiennes qu’il a prises après le putsch raté ne l’ont nullement conduit à l’isolement international.

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans « zur Zeit », Vienne, http://www.zurzeit.at , n°52/2016).

lundi, 02 janvier 2017

2016 : la droitisation du paysage politique

De tous ces scrutins, il est possible de tirer un certain nombre d'enseignements. Les idées s'affichant sans complexe de droite ne font pas à elles-seules la victoire (dans un référendum des courants disparates peuvent converger) ; de même, elles ne rassemblent pas encore une majorité absolue de suffrages (d'où l'échec du FPÖ en Autriche tandis que la victoire du ticket Trump-Pence, avec une minorité de suffrage populaires s'explique par la structure fédérale des États-Unis). Mais, ce sont bien les idées de la droite ontologique (et non seulement situationnelle), d'une droite qui ne cache pas son anti-modernisme, qui progressent et repoussent vers la gauche du spectre politique les idées qui occupaient son espace électoral ; ce que j'ai proposé d'appeler le «mouvement dextrogyre» (ou «dextrisme»). 

Qu'elle l'emporte ou échoue in extremis, 2016 a vu se concrétiser la déferlante «dextriste». Son ressort électoral est le populisme. Avec des caractéristiques propres à chaque pays, celui-ci consiste dans la valorisation de ce qui vient du peuple (angle social) et de ce que fait le peuple (angle démocratique). Il dénonce la distorsion entre le peuple et les élites ; il revendique donc l'exercice de la démocratie directe contre celle représentative. Politiquement, le populisme entend agir pour la protection de celui qui, dans une relation d'altérité, est le plus faible (défense de la main d'œuvre nationale contre la concurrence déloyale, sauvegarde de la dignité de la personne contre sa chosification). Doctrinalement, il se fait le défenseur de l'identité du corps social en tant qu'il est un tout (la nation) contre la juxtaposition d'identités partielles (les communautarismes) ; il affirme que les corps sociaux (comme la famille) existent en eux-mêmes et donc que la volonté des personnes (le mariage, par exemple) serve à s'y inscrire et non à les créer artificiellement. Il existe donc, dans le vote populiste, un double aspect patrimonial portant sur le niveau de vie (aspect matériel) mais surtout sur le mode de vie (aspect culturel). Le vote populiste, c'est la révolte des classes populaires oubliées et des classes moyennes qui se paupérisent (la «France périphérique» ou l' «Amérique du milieu») contre les métropoles mondialisées et multiculturelles. Au final, le populisme est un anxiolytique: il est l'anti-syndrome de Stockholm. 

Outre qu'elle est susceptible de varier en fonction des circonstances nationales, l'idéologie politique portée par le «mouvement dextrogyre» n'est sans doute pas encore parfaitement explicite et homogène. Mais, plusieurs traits caractéristiques peuvent être dégagés. Elle est une combinaison des facteurs suivants: 

- l'idenditarisme (par opposition au multiculturalisme): hostilité envers l'immigration considérée comme un facteur de déstabilisation culturelle et de désagrégation sociale, affirmation des racines chrétiennes des nations occidentales vis-à-vis de l'islamisme mais aussi du laïcisme ; 

- le souverainisme (par opposition au mondialisme): revendication de pouvoir disposer de son destin (contrôle des frontières), de déterminer son avenir (contrôle du pouvoir normatif) ; «Take back control» fut le slogan des partisans du Brexit ; 

- le subsidiarisme (par opposition tant au libéralisme qu'au socialisme): rejet tant de la loi de la jungle libérale (travail du dimanche) que de l'égalitarisme socialiste (assistanat) ; préconisation d'un État fort (susceptible d'exercer un protectionnisme douanier) mais limité dans ses domaines d'intervention (baisse des prélèvements obligatoires pesant sur les familles et les entreprises, défense des libertés pour les corps sociaux comme les institutions scolaires et universitaires) ; acceptation d'une société avec marché (où seuls certains biens sont échangeables) et non d'une société de marché (où celui-ci devient la méthode d'analyse de l'ensemble des phénomènes sociaux) ; 

- le conservatisme (par opposition au progressisme): affirmation de l'enracinement des personnes individuelles et collectives dans une histoire et des traditions ; il ne consiste donc pas en une simple volonté de maintenir l'ordre établi et en un frein au progressisme mais en une réaction aux différentes manifestations de la modernité, aussi bien l'individualisme que le matérialisme (d'où son insistance dans le combat pro-vie). 

La France n'échappe pas au «mouvement dextrogyre». Les sondages annoncent un nouveau «21-avril» opposant François Fillon à Marie Le Pen tandis que toute une partie des ténors de la gauche s'affiche désormais social-libérale (Manuel Valls, Emmanuel Macron). Cependant, les partis font encore de la résistance: la recomposition du spectre politique tarde encore et aucun des actuels candidats à la présidentielle ne semble avoir compris le contenu idéologique porté par le «dextrisme». Marine Le Pen cultive le souverainisme mais bascule vers une forme d'étatisme. François Fillon préconise les libertés économiques mais néglige la question identitaire. Tous deux s'adonnent au libéralisme sociétal même s'ils essaient de le mâtiner de marqueurs conservateurs (uniforme à l'école pour l'un, abrogation de la loi Taubira remplacée par un PACS amélioré pour l'autre). Faisant preuve d'une incohérence doctrinale (sous prétexte d'attirer à eux différents segments électoraux), ils ne satisfont donc pas entièrement leur électorat «droitier» qui est, en partie, susceptible de basculer de l'un à l'autre. À moins, chose possible mais difficilement réalisable dans l'état actuel des choses, qu'une meilleure offre politique ne se présente à lui…"

Extrait de: Source et auteur

dimanche, 01 janvier 2017

Presseschau Spezial Januar 2017

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Presseschau Spezial

Januar 2017

 

samedi, 31 décembre 2016

Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

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Wordt Orbán Europese schakel tussen Trump en Poetin?

door Prof. Dr. László Marácz

Ex: http://www.elsevier.nl 

De jihadistische aanslag op de kerstmarkt in Berlijn laat zien dat West-Europa de ‘sense of urgency’ mist om met terreur om te gaan. De aanslag had plaats tegen de achtergrond van de geopolitieke veranderingen in de wereld, die na de inauguratie van de Amerikaanse ‘president-elect’ Donald daadwerkelijk vorm zullen krijgen, schrijft László Marácz.

Onthutsend was de houding van de Duitse autoriteiten daags na de aanslag. Op de persconferentie hielden zij vol dat zij geen fouten hadden gemaakt en dat het geenszins duidelijk was dat het om een jihadistische aanslag ging.

Reis door West-Europa

In plaats van het zwartste scenario te nemen dat er wel degelijk een ernstige terroristische actie had plaatsgevonden, vervielen de Duitse autoriteiten wederom in de Keulse ontkenningsreflex. Dit keer geen zevendaagse verdoezeling – er waren doden en gewonden gevallen – maar het verspreiden van mist. Al de Al-Qa’ida-achtige aspecten wezen echter vanaf de eerste minuut onmiskenbaar op een jihadistische aanslag.

De Tunesische migrant kon na zijn daad in Berlijn nog in dezelfde stad een moskee bezoeken, in Nijmegen of een andere Nederlandse stad een SIM-kaart ophalen (of kreeg hij deze aangereikt?), door België, Frankrijk en Italië reizen.

Nota bene door België en Frankrijk die verstrikt zijn geraakt in de war on terror. Deze terrorist was vuurwapengevaarlijk, zoals later in Milaan bleek. Zelfs bij een losgebroken crimineel vermeldt de politie nog weleens dat hij/zij vuurwapengevaarlijk is. Niets van dit alles in West-Europa.

Visegrad-landen sceptisch tegenover Merkel

De Visegrad-landen of V4 (Hongarije, Slowakije, Polen, Tsjechië) hebben vanaf september 2015 sceptisch gestaan tegenover het opendeurenbeleid van de Duitse bondskanselier Angela Merkel, die er zelf maar geen afstand van kan nemen.

Het valt niet te ontkennen dat haar beleid aantoonbaar de terreuraanslagen in Parijs, Brussel en Berlijn en veel andere steden in West-Europa, in de kaart heeft gespeeld. Ook nu nog arriveren er dagelijks 3.000 migranten in Duitsland. De Duitse autoriteiten geven daarin toe dat het onmogelijk is om van dergelijke aantallen de identiteit vast te stellen.

Trump vindt Poetin minder gevaarlijk dan jihadisme

De Amerikaanse president-elect Donald Trump beschouwt Rusland en Poetin als een minder gevaarlijke vijand voor het Westen dan het jihadisme. Daar valt alles voor te zeggen. Uit zijn aangekondigde benoemingen wijst niets op politieke naïviteit, maar juist op een nieuwe Amerikaanse geopolitieke agenda.

Vanuit die agenda bezien is de V4 een veel betrouwbaarder partner in de strijd tegen illegale migratie en het jihadisme dan West-Europa onder Duitse leiding. De V4-landen hebben hun krachten gemobiliseerd en defensie-structuren opgebouwd om illegale migratie en jihadisme buiten de deur te houden.

Orbán ontvangt Trump

Trumps agenda blijft niet bij retoriek. Viktor Orbán, de Hongaarse premier die zich heeft ingezet voor het succes van de V4, zal in februari van het nieuwe jaar door de nieuwe president worden ontvangen.

Voor zijn bezoek zal de Russische president Poetin in Boedapest zijn opwachting maken. De nieuwe alliantie Trump-Orbán-Poetin zal zeker meer werk gaan maken van het bestrijden van illegale migratie en jihadisme dan die van Obama-Clinton-Merkel. Die alliantie heeft Europa juist in gevaar gebracht.

László Marácz

Prof. Dr. László Marácz is verbonden aan de afdeling Europese studies van de Universiteit van Amsterdam. Zijn ouders kwamen na de Hongaarse Opstand in 1956 als vluchteling naar Nederland.

vendredi, 30 décembre 2016

Russophobie et haine de Poutine : les chiens aboient

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Russophobie et haine de Poutine: les chiens aboient

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

En effet ”les chiens aboient, la caravane passe ”, c’est-à-dire que Moscou ne se laisse pas impressionner. La majorité des médias occidentaux a présenté l’intervention russe en Syrie comme une entreprise criminelle et impérialiste. C’est dans la logique stratégique de la diabolisation de Poutine ; le but  est d’entraver le rétablissement de la Russie comme puissance internationale. Inventer une menace militaire russe, répéter que la Russie vit sous une dictature, prétendre que la Crimée a été annexée et l’Ukraine agressée – prétexte des sanctions occidentales, totalement contre–productives – tout cela fait partie d’une politique pensée dès 2011 pour relancer la guerre froide mais aussi pour contrer le ”mauvais exemple” idéologique que donne la Russie de Poutine : patriotisme, restauration des valeurs traditionnelles, refus de l’idéologie gaucho– libertaire, populisme, défense de l’identité nationale, etc. La nouvelle Russie incarne tout ce que qu’abhorrent les classes dirigeantes occidentales, oligarchies coupées de leurs peuples. (1)

L’intervention russe en Syrie : mensonges et réalités

La reprise d’Alep par les troupes et les alliés chiites de Bachar el–Assad, aidés de manière décisive par l‘aviation et des détachements russes, a donné lieu à des accusations de « crimes de guerre » contre des populations civiles ; Vladimir Poutine a été accusé d’être le premier responsable, en tant que principal soutien d’ Assad. Ce dernier n’est certes pas un enfant de chœur mais il n’est pas pire que d’autres grands amis d’un Occident qui ferme par exemple les yeux sur les massacres que commet l’Arabie au Yémen. Les médias occidentaux ont exagéré, mensonges à l’appui, les exactions d’Assad, au cours de cette guerre civile, et caché des faits gênants.

 La propagande anti-russe a dissimulé que les massacres de civils, femmes et enfants, commis à Alep, ne l’ont pas été par les troupes d’Assad et ses alliés ou par l’aviation russe, mais par des tirs d’artillerie des ”gentils rebelles”, qui sont en réalité des islamistes fanatisés. Ils sont armés par les Américains, les Saoudiens et les monarchies du Golfe. Les assassins ne sont pas ceux qu’on croit.

La Russie est clouée au pilori, alors que tout le monde sait bien que toute opération militaire aérienne – y compris celles que mène la France, sous le commandement du suzerain américain – donne lieu à des dégâts collatéraux. On n’a jamais accusé de « crimes de guerre » les dirigeant  américains, alors que, depuis un peu plus de 70 ans, l’USAF a, au nom de la ”guerre juste”, commis le plus grand nombre de massacres de civils et de destructions de toute l’histoire. Les derniers en date concernaient la Serbie et l’Irak.

Dans cette affaire, les États–Unis et le gouvernement français qui lui obéit prennent objectivement le parti de l’islamisme sunnite terroriste, qui devrait être l’ennemi principal. Il l’est en parole – par la bouche de M. Le Drian – mais pas dans les faits. Ivan Rioufol remarquait justement et courageusement : « la menace que fait courir aux démocraties le totalitarisme islamique mériterait une riposte qui ne vient pas. Au contraire : les ”rebelles” islamistes d’Alep–Est (Syrie), soutenus par Al–Qaida, le sont aussi par les États–Unis et la France, qui se désolent de leur défaite. Cette inconséquence hisse Vladimir Poutine, protecteur des chrétiens d’Orient ciblés par les djihadistes, en leader respectable » (Le Figaro, 16/12/2016).     

Quant à l’ ASL (Armée syrienne libre) qui combat Assad, financée par l’Occident, il s’agit de troupes très louches, à la frontière du terrorisme islamiste, susceptibles de changer de camp comme de chemise. En voulant maintenir (pour l’instant…) Assad et les Alaouites au pouvoir en Syrie, la Russie joue la carte de la stabilité.

Si les Russes n’étaient pas intervenus pour empêcher la chute d’Assad, la Syrie serait devenue un enfer islamiste. Assad aurait été remplacé par Dae’ch et le chaos fondamentaliste se serait installé. Avec toutes les conséquences que l’on devine en Occident.

Provocations occidentales contre la nouvelle Russie

Ce sont d’ailleurs les interventions américaines en Irak, qui ont déstabilisé le Moyen–Orient et favorisé l’islamisme. C’est depuis la chute de Saddam Hussein que les chrétiens d’Orient sont éradiqués. L’Occident, suicidaire, a allumé le feu, là où la Russie veut l’éteindre. À ce propos, il faut rappeler la genèse de la nouvelle guerre froide (voulue) entre les gouvernements européens et leur suzerain d’outre Atlantique et la Russie de Poutine.

Après la chute de l’URSS en 1991, la Russie, dirigée par le faible Eltsine, en perte de puissance, a été dominée par les États–Unis  qui cherchaient à la neutraliser et à la vassaliser. Le réveil russe, opéré grâce à Poutine, n’a pas été accepté par les dirigeants occidentaux. On a donc inventé une ”menace russe”. La stratégie choisie, élaborée par la CIA et les planificateurs de l’Otan – américains et européens obéissants– fut celle de la provocation. Avec deux cibles : la Géorgie et l’Ukraine. En promettant à ces deux pays, contrairement aux engagements pris envers les Russes en plein désarroi lors de disparition de l’URSS, de les intégrer dans l’Union européenne et dans l’Otan, en sachant que ces deux hypothèses étaient absurdes économiquement et stratégiquement.

Le but de la provocation occidentale était seulement d’amener les Russes à réagir violemment, afin de créer un espace conflictuel. Mais cette stratégie a échoué, non seulement à cause de la mollesse et de l’indécision du président Obama qui devait gérer une situation décidée par d’autres que lui, mais aussi parce que le gouvernement de Poutine, contrairement à celui de Eltsine, a procédé à un redressement de la puissance russe et a décidé de ne pas se laisser impressionner et de ne pas céder. 

Trump et la Russie : promesses et contradictions

Normalement, lorsque Donald Trump entrera en fonction fin janvier 2017, il rompra avec cette politique sournoisement pro–islamique, anti–israélienne et russophobe de l’administration Obama. Mais, il faut surtout espérer que, suivant son programme révolutionnaire de politique étrangère, il osera une convergence USA–Russie, en rupture complète avec la politique des États–Unis depuis 1945. Si Donald Trump tient parole et résiste aux puissantes forces qui veulent infléchir sa politique, ce rapprochement avec la Russie, virage à 90°, sera un bouleversement majeur dans la géopolitique mondiale. Très hostile à Pékin, le nouveau président américain, s’il est bien conseillé – car il ne brille pas par sa subtilité –  peut  créer un séisme : une alliance Washington–Moscou (Trump–Poutine) constituerait une redistribution mondiale de toutes les cartes. Avec, à la clé, la fin de l’atlantisme. Les castes politiques et médiatiques européennes seraient déstabilisées, ne sachant plus à quel saint se vouer.  Un axe Amérique–Europe–Russie est au bout de cette logique qui passe au dessus des petits calculs des dirigeants européens qui seraient complètement dépassés. L’Europe est le maillon faible. Les promesses de Trump – comme je l’ai déjà dit dans ce blog– sont tellement porteuses de bouleversements fondamentaux qu’on se demande si elles sont sérieuses et si elles pourront être tenues.     

Le sérieux problème auquel se heurtera Trump après sa prise de fonctions le 20 janvier est qu’il devra concilier sa volonté affichée de se rapprocher de la Russie avec  l’implication de cette dernière aux côtés de l’Iran : coopération dans la guerre en Syrie, livraisons d’armes, etc. bref, relations au beau fixe. Car Trump, tout comme le gouvernement israélien, veut rompre avec la politique d’Obama favorable à Téhéran et dénoncer l’accord sur le nucléaire. Cette contradiction  – s’allier avec l’ami d’un ennemi –  sera très difficile à gérer.

Vladimir Poutine a récemment déclaré, voulant réinstaurer la Russie comme très grande puissance : « Nous devons renforcer le potentiel militaire de nos forces nucléaires stratégiques, en particulier avec des installations de missiles qui puissent pénétrer tous les systèmes de défense anti–missiles existants et futurs. » Allusion au ”bouclier anti–missiles” installé par les Américains en Europe centrale… Peut-être Poutine a–t–il voulu répondre à son imprévisible ”ami”, le futur président Trump, qui avait fait savoir, quelques jours auparavant, prenant le contrepied des positions d’Obama : « Les États–Unis doivent considérablement renforcer et étendre leurs capacités nucléaires, en attendant le moment où le monde deviendra raisonnable ». Il aurait confié à Mika Brzezinski de MSNBC : « Qu’il y ait donc une course aux armements ! On les surpassera à tous les coups et on leur survivra tous. » Bref, les choses ne sont pas claires.

Le déshonneur du gouvernement français

Les médias et le gouvernement français considèrent Poutine comme un affreux autocrate. En refusant de le recevoir à l’inauguration de la cathédrale orthodoxe de Paris, M. Hollande a commis une très grave faute diplomatique, obéissant probablement à un ordre venu d’outre Atlantique. Le président français n’a même pas humilié M. Poutine ou la Russie, c’est la France et son indépendance qu’il a humiliées.  

Mais, dans le même temps, Ségolène Royal, ministre représentante de l’État, aux obsèques de Fidel Castro, a fait officiellement l’éloge de ce tyran assassin, petit Staline tropical. Donc Poutine est infréquentable pour l’État français, pas le criminel Castro.

Le record de gaffes détenu par Mme Royal n’est pas en cause ; toutes les semaines, elle en commet une sur tous les sujets. Ce qui est en cause, c’est que la France, les gouvernements européens et l’UE, qui diabolisent le Kremlin, entretiennent d’étroites relations (intérêts financiers et corruption obligent) avec des monarchies du Golfe absolutistes et tyranniques, en fermant les yeux sur leurs exactions : notamment l’Arabie saoudite et le Qatar. L’adoration des ”droits de l’homme” est un culte à géométrie variable.

Ambiguïtés et reculades de François Fillon

 François Fillon, qui espère être élu président, commence déjà à se démarquer de Poutine, après avoir pris une position pro–russe en demandant l’arrêt des sanctions et la reprise d’un dialogue avec Moscou. Il a été très gêné que le président russe fasse son éloge. Poutine avait qualifié Fillon, de « grand professionnel qui se distingue fortement des hommes politiques de la planète ».   François Fillon avait pris partie pour la Russie en reconnaissant que c’est le parlement ukrainien qui refuse de voter l’accord sur l’autonomie des parties orientales russophones de l’Ukraine. Mais très rapidement, il a reculé. Passer la marche arrière est une habitude chez ce ”pilote de course” autoproclamé.   

Son porte–parole et conseiller, Jérôme Chartier, a cru bon préciser le 18 décembre : « ils se connaissent et se respectent mais ce ne sont pas des amis ». Être l’ ”ami” de Poutine est infâmant.  Si M. Fillon est élu, on peut parier qu’il trouvera un prétexte pour changer d’option et ne pas exiger une levée des sanctions de l’UE contre la Russie. 

Le gagnant de la primaire a fait cette déclaration d’allégeance humiliante à Washington, empreinte d’une russophobie bas de gamme : « l’intérêt de la France n’est évidemment pas de changer d’alliance en se tournant vers la Russie plutôt que les États–Unis. […] Nous sommes les alliés des États–Unis, nous partageons avec les États–Unis des valeurs fondamentales que nous ne partageons pas avec les Russes et nous avons une alliance de sécurité avec les États–Unis, donc nous n’allons pas la remettre en cause » (débat télévisé du 24 novembre l’opposant à Alain Juppé). Quelle soumission… Et en même temps, le pseudo pilote de course parle de « retisser un lien avec la Russie et l’amarrer à l’Europe ». Il juge la politique de Hollande « absurde » qui « conduit Moscou à se durcir, à s’isoler, à actionner les réflexes nationalistes ». Il affirme  que la Russie, puissance nucléaire, est « un pays dangereux si on le traite comme nous l’avons traité depuis cinq ans . Propos contradictoires,  où l’on change d’avis comme de chemise sans affirmer une véritable position

Victoire géostratégique de la Russie

 Le 20 décembre, réunis à Moscou, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense russes, iraniens et turcs ont déclaré conjointement que « le combat contre le terrorisme » était leur objectif et non pas de renverser le régime de Bachar el–Assad. C’est un camouflet pour les États–Unis et l’Union européenne, pour qui l’expulsion d’Assad est un préalable, et qui n’ont même pas été invités à la réunion de Moscou. La victoire du  Kremlin est totale puisqu’il a réussi à faire renoncer la Turquie à sa volonté d’éliminer Assad. Seul Poutine décidera de son sort. Sergueï Shoïgou, ministre russe de la Défense, a déclaré que les Occidentaux avaient tout faux, ayant totalement échoué au Moyen–Orient et « n’avaient plus d’influence sur le terrain »

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La victoire de la stratégie de Poutine en Syrie et au Moyen Orient enrage les Occidentaux, d’autant plus que la Russie, par ce biais, a réussi à redevenir une puissance internationale pour tous les pays du monde. « Les Russes se substituent aux Américains comme grande puissance de référence de la région », note Renaud Girard en parlant du Moyen–Orient (Le Figaro, 20/12/2016).

 Les relations ”amicales ” entre la Russie et la Turquie sont factices et calculées. Les deux puissances sont rivales depuis des siècles, les Sultans contre les Tzars. Le Kremlin joue une carte machiavélienne vis–à–vis de la Turquie du néo-sultan Erdogan qui voudrait ressusciter la puissance ottomane. La Russie s’est réconciliée avec la Turquie malgré l’incident aérien où un avion russe a été abattu. Et l’assassinat d’Andreï Karlov, ambassadeur à Ankara, le 19 décembre, a peut-être des causes très louches et tortueuses, dans lesquelles le pouvoir turc  est impliqué pour faire pression sur la Russie. Il est possible aussi qu’il s’agisse tout simplement d’une négligence du pouvoir turc, qui n’a pas su repérer le policier tueur. Ce qu’il faut retenir de cette partie d’échecs, c’est que la Russie a pu rallier à sa stratégie un pays pilier de l’Otan, la Turquie. Ce qui inflige un douloureux revers à la politique mondiale américaine. Le Kremlin a arraché à Washington un de ses alliés, pardon, un de ses vassaux.

 Mais bien entendu, le Kremlin n’a pas commis l’erreur de céder, comme l’UE, au chantage des Turcs pour admettre sur son territoire des centaines de milliers de réfugiés !    

Pour le système, la menace russe est d’abord idéologique

La Russie de Poutine est devenue l’ennemie (bien plus que la Russie soviétique !) parce qu’elle restaure et incarne des valeurs et des principes de patriotisme, d’enracinement et de traditions, honnies par l’idéologie dominante à l’Ouest. Poutine est détesté parce qu’il semble s’inspirer du Tzar Alexandre III, qui s’appuyait sur l’Église orthodoxe et le populisme (c’est–à–dire l’esprit du peuple) et pratiquait l’autorité souveraine. Les oligarchies occidentales ont la hantise de la démocratie directe ou ”césarisme”, ou encore ”populisme” – dont le bonapartisme et le vrai gaullisme furent des déclinaisons – qui menacent leur pouvoir.      

Donc, la russophobie des castes politiques dirigeantes et des médias occidentaux s’explique pour des raisonsidéologiques et non pas pour des raisons géostratégiques de menace militaire – totalement inventée– de la Russie. Ce dont ils ont peur, c’est que l’exemple du régime russe actuel, les valeurs qu’il défend n’influencent les opinions publiques occidentales, lassées par le décadentisme, et les dangereux partis ”populistes”. Le FN et d’autres abominables partis d’ ”extrême–droite” ne sont-ils pas pro-russe ? Paradoxe suprême : de même que pour l’ancien pouvoir soviétique, l’exemple du capitalisme occidental du ”monde libre” représentait un péril, de même, pour les pouvoirs occidentaux actuels, l’exemple du patriotisme et de l’idéologie identitaire de la Russie de Poutine constitue un très grave danger d’influence et d’encouragement des mouvements ”populistes” honnis.    

Poutine dérange parce qu’il défend une idéologie patriote qui est détestée par l’hyperclasse médiatique, politique, ”intellectuelle” et culturelle occidentale, idolâtre du cosmopolitisme. Poutine et le gouvernement russe ne sont pas du tout ciblés par les oligarchies parce qu’ils représentent un régime tyrannique ou qu’ils risqueraient de déclencher une agression militaire contre leurs voisins. Personne ne croit à cette hypothèse stupide, même la propagande de l’Otan qui la diffuse pourtant en permanence.  C’est encore moins crédible que l’attaque de l’Occident par l’URSS, menace agitée du temps de Brejnev. Poutine essaie de restaurer la dimension spirituelle de la souveraineté, héritée de l’ère tsariste, associant orthodoxie religieuse et pouvoir patriote fort. Avec le recours aux grandes figures historiques russes, comme le prince Vladimir, équivalent chez nous de Jeanne d’Arc. On comprend que cela soit diabolique aux yeux de la majorité de nos journalistes et politiciens.

(1) Voir autres articles de ce blog sur les rapports entre la Russie et l’Occident.

Européanité...

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Européanité...

par Richard Dessens

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Richard Dessens, cueilli sur Eurolibertés, le site de la réinformation européenne, et consacré à la construction d'une véritable Europe... Docteur en droit et professeur en classes préparatoires, Richard Dessens a notamment publié La démocratie travestie par les mots (L'Æncre, 2010).

Européanité

L’article 49 du TUE (Traité de l’Union Européenne) de 1993 énonce les critères nécessaires pour faire partie de l’Europe. Le premier est d’être un État, c’est-à-dire posséder une organisation institutionnelle avec souveraineté. Le second est d’être « européen », sans plus de précision, mais dont l’esprit est géographique, avec les ambiguïtés qu’il recouvre tout de même à l’est et au sud-est de l’Europe, ambiguïtés souvent plus politiques que géographiques en réalité. D’ailleurs, certains prétendent (cf infra Rapport du Sénat) que la prétendue « culture européenne » est en réalité universaliste et s’étend à de nombreux autres États dans le monde.

Le troisième critère repose sur l’attachement aux valeurs visées à l’article 2 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne) : « L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. »

En fait, cette condition recouvre un ensemble de valeurs très généralistes, copie conforme de la DUDH (Déclaration universelle des droits de l’homme) de 1948, sans aucune spécificité européenne. Ce critère est d’ailleurs significatif du refus d’une identité européenne et en même temps d’un œcuménisme universaliste et mondialiste sans consistance mobilisatrice ni rattachement à une civilisation originale. Sans aucune démarcation avec d’autres cultures ou civilisations, ce critère fait de l’Europe une sorte d’attrape-tout de toutes les mixités en détruisant toute velléité de différenciation. L’esprit du TUE est celui du renoncement, son inspiration, la repentance.

Le quatrième critère, postérieur au TUE, dit « critères de Copenhague », concerne des mesures qui sont essentiellement économiques et financières avec obligation de se plier aux exigences politiques, économiques et monétaires de l’Union européenne. Voilà le dernier clou du cercueil européen dont le contenu est donc uniquement constitué des vagues valeurs généreuses et cosmopolites des « droits de l’homme », complétées du seul enjeu de notre modernité : la financiarisation d’une économie mondialisée. L’idéal est splendide, le vivre-ensemble magnifié !

Par ailleurs, le rapport Fauchon, de la Commission des Affaires Européennes du Sénat, en juin 2010, fait des États les seuls acteurs de l’Union en balayant toute possibilité d’une Europe des régions considérée comme une utopie et sans consistance. On comprend le poids des lobbies financiers dans de telles assertions. D’autant que les NUTS (nomenclature des unités territoriales) déterminées par l’Union recensent officiellement 98 régions de niveau 1 (grandes régions) et 274 de niveau 2 (sous-divisions du niveau 1), afin de décrédibiliser toute idée régionaliste européenne.

En fait, les 98 régions recensées en NUTS 1 délimitent parfaitement les contours d’une organisation européenne fondée sur des grandes régions souveraines équilibrées. L’idée entêtante et récente des États-Nations reste contraire au principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » tant développée à la chute des Empires en 1918. Ces Empires européens qui avaient su créer un embryon d’Europe moderne en rassemblant des nationalités diverses en leur sein. Leur échec final pour de nombreuses raisons ne doit pas pour autant faire dédaigner le concept d’un nouvel « empire européen » unifié, sur fond d’identités régionales et d’une nouvelle européanité fédératrice. Les disparités des peuples européens sont une richesse qui constitue l’âme européenne, et non une entrave supposée. Avant de vouloir étendre l’Europe à la Méditerranée, à Israël ou à la Turquie, commençons par fédérer les peuples européens… Ce que l’Union est déjà incapable de réaliser sans idéal, sans objectif, sans contenu charnel, sans vision civilisationnelle.

Ceux (conclusion du rapport Fauchon) qui considèrent que l’Europe est à la fois un espace et une puissance qui a vocation à s’étendre au-delà de ses contours géographiques, entraînent l’Europe vers une dislocation inéluctable et la fin de sa civilisation, dans une envolée de modernité mondialiste suicidaire.

Rappelons que la « ligne de l’Oural » a été définie par le géographe de Pierre Le Grand, Vassili Tatichtchev, afin de faire apparaître la Russie comme une puissance européenne, en situant pour cela en Europe une partie importante du territoire et largement majoritaire de la population de l’Empire. Choix politique, la « ligne Tatichtchev » correspond aussi à une rupture culturelle au sein de la Russie entre les peuples d’Asie à l’Est et européens à l’Ouest.

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Les Varègues, descendant de Scandinavie, fondent Kiev au IXe siècle et essaiment dans toute la zone de la future « Russie blanche » dont l’Oural est bien symboliquement la limite. Les Russes sont le rempart de l’Europe contre les Mongols aux XIIIe et XIVe siècles, comme Vienne stoppera la déferlante musulmane de l’Empire Ottoman pour la seconde fois, en 1683, grâce à une armée de secours composée de Polonais, d’Allemands et d’Autrichiens.

L’avenir de la Russie est en Europe. Mais dans une Europe unifiée et puissante de 500 millions d’habitants face aux 130 millions de Russes, et capable de traiter un projet commun d’Europe « dilatée ».

Mais, pour cela, il faut donner l’idéal d’une « nouvelle frontière » à l’Europe. Pas l’idéal économico-financier de l’Union européenne, mais une nouvelle frontière comme celle que Kennedy sut impulser en 1961 aux Américains, en lançant son « Go to the Moon », et montrant qu’aucun défi n’était insurmontable pour un pays qui se fabrique son devenir et sa puissance.

Notre nouvelle frontière est certes d’abord géographique et repose sur une volonté politique de solidarité européenne et de nos intérêts communs. Que les États sans convictions autres que les profits de la manne financière européenne, quittent l’Europe, ou en soient éjectés. Le cordon sanitaire de nos frontières doit ensuite être assuré par une armée européenne et non par les seuls moyens inefficaces des États-frontière actuels.

Notre nouvelle frontière, c’est la conscience de la richesse de notre civilisation occidentale et de la modernité de nos racines. C’est être fier de nos identités, de notre histoire, de nos combats pour survivre jusqu’à aujourd’hui. Que ceux qui ne sont pas prêts à donner leur sang, comme leurs ancêtres l’ont fait partout en Europe, pour que vive notre civilisation, quittent l’Europe où ils n’ont rien à faire. C’est être fier de nos différences pour mieux respecter celles des autres civilisations. Les enjeux géopolitiques modernes peuvent se traiter de puissances à puissances, dans le respect plutôt que dans la confusion des genres et la volonté d’uniformiser le monde… à notre image délétère. Mais il y faut une volonté politique radicale et révolutionnaire pour inverser un système de pensée et de valeurs qui nous mène dans le sillage des intérêts des USA pour conserver leur leadership mondial, à notre déclin définitif.

Notre nouvelle frontière n’est pas de nous renfermer sur nos États moribonds, mais d’avoir une ambition pour l’Europe, plus vaste, plus unie, plus puissante, et enfin respectée. Cette nouvelle frontière est celle des valeurs de notre immense Europe, Eurussie, qui refusent celles de la mondialisation telle que celle qu’on veut nous imposer, et son uniformisation destructrice, au profit des peuples nombreux qui, eux, ont encore conscience de leurs identités et de leurs systèmes de valeurs.

Les horreurs de la déstabilisation des Proche et Moyen Orient auraient-elles pu atteindre un tel paroxysme avec ses déclinaisons terroristes, avec une Europe unifiée, fière de ses convictions, puissante et déterminée, et des USA isolés ? D’autres horreurs nous attendent si l’Europe persiste dans sa mollesse épicurienne, sans but ni idéal, et en plus sans même apporter l’aisance économique à ses peuples désarmés et appauvris.

Richard Dessens (Eurolibertés, 26 et 27 décembre 2016)

mercredi, 28 décembre 2016

Une guerre asymétrique, globale et moléculaire

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Une guerre asymétrique, globale et moléculaire: les hypothèses de Hans Magnus Enzensberger se confirment!

Dans quelle guerre sommes-nous tous entraînés?

par Dominique Schwander

Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Le jihad offensif est l'industrie nationale de l’islam


enzX301_BO1,204,203,200_.jpgDans son livre traitant de ses vues sur la guerre civile « Aussichten auf den Bürgerkrieg », publié chez Suhrkamp en1993, Hans Magnus Enzensberger, un des plus fins analystes de l'époque contemporaine, né en 1929, a fort bien décrit un triste aspect de l’être humain, que ce soit Hitler, Staline, Mao, Castro, Mahomet, etc: « le seul primate à pratiquer de manière méthodique, enthousiaste et à grande échelle, le meurtre de ses congénères. La guerre » (qui est une catastrophe absolue) « est l'une de ses principales inventions ». De plus, depuis les années nonante, cet auteur allemand voit se propager, de manière sournoise mais perceptible, dans nos sociétés européennes ce qu'il nomme une « guerre civile à la fois globale et moléculaire » avec une violence diffuse, incontrôlée, se généralisant des banlieues aux Etats: « Peu à peu, les ordures s'entassent au bord des rues. Les seringues et les bouteilles de bière brisées s'accumulent dans les parcs. Partout sur les murs apparaissent de monotones graffitis au message autiste: évocation d'un Moi qui n'existe plus ... On détruit les meubles dans les classes, les jardins puent la merde et l'urine… ce sont là de minuscules déclarations de guerre que sait interpréter le citadin expérimenté. »

La guerre asymétrique qui se répand en Occident n’est pas réellement civile puisqu’elle nous est imposée par des individus belliqueux qui renient leur citoyenneté. Parce qu’elle découle de l'effondrement de nos citoyennetés, de nos nations et de leur Défense, cette guerre est bien globale et moléculaire en grignotant de très petites fractions frappées les unes après les autres:

  • Progressivement, il n'y a plus de peuples et de nations, mais, comme dans l’UE utopique, que des ensembles dénationalisés, bruxellisés, endettés, désarticulés, aimant la paix sans chercher à la maintenir et lâches. Alors que chaque peuple, chaque nation souveraine doivent construire leur avenir, eux-mêmes avec leurs efforts, parce que c’est le seul moyen de résoudre les problèmes, en particulier l’immigration envahissante et le terrorisme musulman qui bouleversent notre monde actuel.
  • Le chaos et l’instabilité se sont répandus dans l’UE qui s’enfonce de jour en jour dans la précarité. Précurseurs, les peuples français, grec, italien ne vivent plus, ils survivent.
  • Nos sociétés sont non seulement dénationalisées et uniformisées mais aussi atomisées: il n'y a plus guère de liens entre les générations, entre les individus et la majorité des dirigeants ne sont plus à l’écoute de leurs électeurs, soit du Souverain, tant ils sont préoccupés par leur arrivisme carriériste et leur soumission à l’impérialisme dictatorial de l’UE et de l’Euro-atlantisme.
  • Les médias ne servent plus à investiguer, à rechercher la vérité puis à informer les citoyens, ils servent à les rendre dociles, coupables, compatissants, stupides et miséricordieux. Ainsi par exemple le nazisme ukrainien ne dérange absolument pas tous nos journalistes de gauche. Comme l’a rappelé Rudyard Kipling (1865-1936):  « La première victime de la guerre, c’est toujours  la vérité »
  • L'État protège de moins en moins les biens et les personnes: l'insécurité augmente. Il y a même, par exemple en France, en Allemagne, en Angleterre, des zones et des quartiers de non-droit dans de tels Etats devenus des pseudo-démocraties à la dérive, si ce ne sont des dictatures silencieuses.
  • La dispersion en Occident de musulmans pratiquants djihadistes réislamisés à la Khomeini chiite depuis la fin des années septante puis au sunnisme saoudien, auxquels s’ajoute une invasion de faux réfugiés d’Afrique, est une hydre insaisissable, telle une septicémie qui répand ses bactéries pathogènes multirésistantes dans tout un organisme humain. De plus ces immigrants, qui nous ruinent, mettent en danger la sécurité des systèmes multi-variables  de nos industries, de nos transports, de nos barrages et de nos centrales atomiques, parce que cette sécurité repose sur la stabilité sociale de la nation.
  • En exploitant l’émotionnel, la philanthropie des sangsues de gauche met en scène la générosité de l’accueil d’immigrés, décident de nos charités et dépense l’argent des autres, mais ces angéliques n’ont aucune pitié pour leurs pauvres autochtones, en particulier les retraités, qui se retrouvent à la rue ou presque pour n’avoir plus pu assumer les charges d’une société où une part croissante des impôts part justement dans la générosité obligatoire aux autres.
  • L'écart croit entre ce que l’Etat confisque aux contribuables et ce que ces derniers reçoivent en contrepartie en sécurité, Défense, formation et protection sociale.
  • La mondialisation, dans sa dernière version des oligarques et de la super-classe mondiale (selon Samuel Huntington) ou caste (selon David Rothkopf), profite surtout aux USA et à la Chine, plus aux petits pays comme la Suisse, Singapour, Luxembourg, Autriche et appauvrit la classe moyenne. Depuis la crise de 2008, les plus riches auraient accru leur fortune de +/- 40 % et la classe moyenne aurait perdu +/- 40 %.
  • La transmission de l’éducation qui incombe essentiellement aux parents est prise en charge par des enseignants, des assistants sociaux, des psychologues et, sous forme de plus-value, par les guides doctrinaires des mosquées et des centres islamiques.
  • Les droits des individus ne sont plus la conséquence de devoirs accomplis par eux.
  • L'État surveille, contrôle, dresse, menace, punit et tyrannise de plus en plus ses citoyens grâce aux nouvelles technologies, à la désinformation et à la manipulation.

La conséquence de cette guerre asymétrique globale et moléculaire, ressemblant beaucoup plus à la guerre du Liban entre 1975-1989 et à la guerre de trente ans (1618-1648) qu’aux batailles des deux dernières guerres mondiales, est qu’elle nous prend en otage et que les citoyens, rattrapés brutalement par la réalité,  sont de plus en plus amenés à se prendre eux-mêmes en charge et à assurer eux-mêmes leur sécurité et leur défense.

Moralité: chérissons notre liberté et notre patrie, surveillons nos dirigeants et les médias, méfions-nous de leurs mensonges et traîtrises, manifestons notre opprobre, choisissons avec grand soin nos immigrants, expulsons sans tarder tous les faux réfugiés, les clandestins, nos ennemis, les criminels étrangers, défendons-nous, préparons-nous au pire et armons-nous. Sans négliger ce principe élémentaire oublié: que ce soit un médecin, un magistrat, un élu, un avocat ou un autre conseiller ou expert, leur responsabilité doit être engagée et sanctionnée quand un individu qu’ils remettent en liberté ou n’expulsent pas, quelles qu’en soient leurs raisons, récidive en commettant un autre crime.

Dominique Schwander, 27 décembre 2016

mardi, 27 décembre 2016

Laurent Obertone rencontre Piero San Giorgio

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Laurent Obertone rencontre Piero San Giorgio

Octobre 2016

L'immense écrivain Laurent Obertone rencontre Piero San Giorgio

La page de Laurent : https://www.amazon.fr/Laurent-Oberton...

La page de Piero : https://www.amazon.fr/Piero-San-Giorg...

vendredi, 23 décembre 2016

AfD-Geopolitik: Wirtschaftsbeziehungen zwischen Deutschland und Russland gefährden US-Hegemonie

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AfD-Geopolitik: Wirtschaftsbeziehungen zwischen Deutschland und Russland gefährden US-Hegemonie

Am 8.12.2016 trafen sich die AfD Bayern und das AfD-Mittelstandsforum Bayern im Generalkonsulat der Russischen Föderation zu einer weiteren Runde der Münchner konsularischen Gespräche. Der bayerische AfD-Landesvorsitzende Petr Bystron, der Russische Generalkonsul Dr. Sergey Ganzha, der bayerische AfD-Programmkoordinator Klaus Rosenauer und der Bundesvorsitzende des AfD-Mittelstandsforums, Hans-Jörg Müller, diskutierten aktuelle Fragen zur deutsch-russischen Außen- und Wirtschaftspolitik. Hochrangige Vertreter des bayerischen AfD-Landesvorstandes, des bayerischen AfD-Mittelstandsforums und interessierte Mitglieder wie Uli Henkel waren mit von der Partie. Über die Details des Gedankenaustausches wurde Stillschweigen vereinbart.

Hans-Jörg Müller ist seit über 20 Jahren im deutsch-russischen Geschäft tätig – mit dem Schwerpunkt mittelständischer Investitionen im Osten - und gilt zu Recht als führender Russlandexperte in der AfD, wenn es um die wirtschaftspolitische Zusammenarbeit geht. Im Nachgang zu den konsularischen Gesprächen schildert er seine Gedanken, wie es insgesamt um die deutsch-russische Zusammenarbeit in der Wirtschaft bestellt ist und welche Perspektiven sie hat - die NEUE SEIDENSTRASSE als Rückgrat eines einheitlichen Wirtschaftsraumes von Lissabon bis Wladiwostok wird die siechende EU als neue Wachstumsregion ablösen.

Videoquelle: https://www.youtube.com/watch?v=PBzzg...

vendredi, 16 décembre 2016

La Macédoine entre droite nationale et gauche sociale-démocrate

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La Macédoine entre droite nationale et gauche sociale-démocrate

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Le 11 décembre 2016, les Roumains n’étaient pas les seuls à voter. Dans la Macédoine voisine, les électeurs étaient également appelés aux urnes. Le choix était entre le VMRO-DPMNE, une droite élargie prônant l’unité nationale macédonienne et allant du centre-droit à l’extrême-droite, dirigée par Nikola Grouevski, et la gauche modérée incarnée par le SDSM (Union Sociale-Démocrate). Le VMRO-DPMNE, bien que reculant de quatre points, a obtenu 39,4% des voix, demeurant le premier parti du pays mais de peu. Le SDSM, avec 37,9% des voix, progresse de douze points. Le VMRO-DPMNE n’obtient que 51 sièges contre 49 sièges pour la SDSM, la majorité étant à 60 sièges.

Bien que vainqueur en nombre de voix, le VMRO-DPMNE pourrait perdre le pouvoir. Cela dépend des différentes formations politiques albanaises. Quatre partis, dont le DUI (7,5% des voix, - 6 points, 10 sièges), le Besa (mouvement conservateur albanais, 5,02% des voix, 5 sièges), l’Alliance pour les Albanais (3,05%, 3 sièges) et le Parti Démocrate des Albanais (2,69%, 2 sièges, -5) se partagent ainsi le vote albanais et pourraient permettre à un des deux partis principaux de s’imposer en définitive. La division entre Macédoniens slaves offre ainsi à la communauté albanaise (35% des habitants) un rôle pivot, celui d’élire le roi.

Le VMRO-Parti du Peuple, mouvement national-conservateur indépendant, proche de la droite nationale, obtient 2,13% des voix (+0,63), échoue en revanche à peser sur le résultat du scrutin et à faire rentrer un ou plusieurs représentants à l’assemblée. « La Gauche », mouvement plus radical, n’obtient quant à elle que 1,05% des voix, les autres formations politiques étant enore plus marginales.

En conclusion, on peut dire que le VMRO-DPMNE, qui avait gagné les élections présidentielles et législatives précédentes, a reculé. L’usure du pouvoir a favorisé notamment les sociaux-démocrates. Le choix des partis albanais sera prépondérant. Il est probable qu’ils soutiennent davantage le SDSM. Cela dépendra aussi de l’offre que leur proposera le premier ministre sortant Grouevski.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

jeudi, 15 décembre 2016

LES CONSÉQUENCES GÉOPOLITIQUES DE LA CHUTE IMMINENTE D’ALEP ET DE LA VENTE DE 19,5% D’ ACTIONS DE ROSNEFT AU QATAR

par le Général Jean-Bernard PINATEL

Ex: http://www.geopolitique-geostrategie.fr 

La Bataille d’Alep marque un tournant décisif dans le conflit syrien. Le maintien au pouvoir de Bachar el-Assad n’est plus un préalable à la fin du conflit. Les Russes ont désormais toutes les cartes en main pour imposer leur solution. Cette victoire des forces syriennes appuyées par la Russie contre les islamistes radicaux va avoir des conséquences géopolitiques considérables pour le Moyen-Orient et pour l’Europe. Le premier effet concret s’est traduit hier, 10 décembre 2016, par la vente de 19,5% des actions de Rosneft au Qatar.

La Turquie avait anticipé cette victoire. Erdogan, dès le 9 août, était allé à Canossa, pardon à Saint-Pétersbourg, après avoir exprimé ses « regrets » à Vladimir Poutine fin de juin concernant le sukkoi 24 abattu par son aviation. Poutine lui a rendu la politesse le 10 octobre en se rendant à Istanbul où les deux chefs d’Etat ont réaffirmé leur engagement à mener à bien le projet de gazoduc russo-turc TurkStream, qui doit acheminer le gaz russe vers l’Europe en passant par la mer Noire, ainsi qu’à la construction par la Russie de la première centrale nucléaire turque.


De leur côté, confrontés à l’efficacité de l’intervention militaire russe de septembre 2015 qui contrastait avec les atermoiements d’Obama en Syrie et le peu d’efficacité de son action de soutien militaire à l’Irak, les dirigeants qataris comprenaient que leur stratégie de soutien aux Frères musulmans et aux wahhabites en Syrie allait les conduire à leur perte. Et que dorénavant, pour vendre leur gaz à l’Europe, il faudrait trouver un accord avec la Russie car c’est elle qui a les cartes en main pour autoriser ou interdire la construction d’un gazoduc terrestre pour acheminer son gaz vers les pays de l’Union européenne. [1]
Après une première visite de l’émir Tamim bin Hamad Al Thani à Moscou en janvier 2016, ce rapprochement s’est traduit, le 6 septembre, par la signature d’un accord militaire entre les deux pays, au cours d’une visite du ministre qatari de la Défense, Khalid bin Mohammad Al Attiyah, à l’occasion du Forum international militaire et technique « ARMÉE-2016″, à Moscou. « Nous avons signé un accord de coopération militaire avec la Russie, mais il ne comprend pas l’achat d’armes », a ainsi indiqué Saoud Bin Abdallah al-Mahmoud, l’ambassadeur du Qatar à Moscou. Toutefois, s’agissant d’éventuels contrats d’armement, rien n’est fermé du côté de Doha, le diplomate ayant assuré que son gouvernement examinerait cette « possibilité » [2].

Mais l’acte majeur de ce rapprochement à la portée géopolitique considérable s’est traduit hier, samedi 10 décembre 2016, par la conclusion d’un accord de vente de 19,5% des actions de Rosneft à la « Qatar Investment Authority (QIA) » Cette vente s’est faite au prix de 11,37 milliards de dollars qui rentrent dans les caisses de l’Etat Russe qui en avait bien besoin. Le Qatar est désormais le second actionnaire de Rosneft après l’État russe.
Pour comprendre la signification géopolitique exceptionnelle de cet accord, un rappel historique et économique s’impose.


Trois pays – la Russie, l’Iran et le Qatar – possèdent 50% des réserves mondiales de gaz naturel [3]. Les trois sont désormais alliés économiquement et stratégiquement, ce qui marque l’échec de la stratégie de l’Union européenne de diversification de ses sources d’approvisionnement de gaz naturel inspirée et voulue par les Etats-Unis et l’OTAN. En effet, la Russie est déjà le premier fournisseur de l’Union européenne avec 40 % des importations, qui représentent 20 % de la consommation totale de gaz de l’Union européenne. Compte tenu de la hausse de la consommation dans l’Union européenne et de l’épuisement du gisement gazier en Mer du Nord, cette dépendance énergétique de l’UE vis-à-vis de la Russie devrait fortement s’accroître dans les prochaines années. La Commission européenne estimait en effet que, d’ici 2040, 70 % des besoins énergétiques de l’UE devraient être assurés par les importations, contre 50 % aujourd’hui. Cette dépendance était inacceptable pour les stratèges américains pour lesquels la création d’une Eurasie annoncerait la fin de leur suprématie mondiale et l’arrivée d’un troisième grand acteur sur la scène mondiale qui perturberait leur tête à tête d’adversaire-partenaire avec la Chine.


Pour les stratèges américains et les atlantistes européens, le Qatar avec 24300 milliards de m3 de réserves prouvées qui lui assurent 154 ans de production au rythme actuel, était la solution. A condition toutefois de construire un gazoduc, car la liquéfaction et le transport en bateau via le détroit d’Ormuz et le canal de Suez rendaient le gaz qatari non concurrentiel avec le gaz russe. Selon des informations du journal libanais Al-Akhbar publiées en 2012, les Qataris avaient établi un plan, approuvé par l’administration Obama et l’UE visant à construire un gazoduc vers l’Europe via la Syrie. Ce gazoduc terrestre aurait traversé l’Arabie Saoudite, puis la Jordanie, en évitant l’Irak pour arriver à Homs en Syrie, d’où il aurait bifurqué dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, et une troisième branche via la Turquie vers l’Europe. Mais Bachar El Assad refusait d’autoriser ce transit.

Désormais, les cartes sont redistribuées et rien ne s’oppose plus à ce que le gaz qataris rejoigne en Turquie le gazoduc TurkStream et vienne alimenter les besoins énergétiques de l’Union européenne. Dans un proche avenir parions que les européens vont lever leurs sanctions économiques contre la Russie.


Il aura fallu une guerre de 5 ans, des centaines de milliers de morts en Syrie, des attentats terroristes en Europe pour que s’impose par la force ce qui aurait dû se décider par la raison. Car tant dans la lutte contre l’Islam radical que sur le plan économique l’alliance russe est vitale pour que la voix de l’Europe existe à nouveau sur la scène internationale.

Général (2S) Jean-Bernard PINATEL

[1] Pour certains auteurs ce projet de gazoduc et le refus d’Assad de le laisser traverser la Syrie aurait été un des facteurs déterminants de la guerre en Syrie traversant l’Arabie Saoudite, puis la Jordanie, en évitant l’Irak pour arriver à Homs en Syrie, d’où il aurait bifurqué dans trois directions : Lattaquié sur la côte syrienne, Tripoli au nord du Liban, et une troisième branche via la Turquie vers l’Europe.

[2] En savoir plus sur : Zone Militaire.

par Jean-Bernard PINATEL, le 12 Déc 2016, dans Analyses, Syrie

mardi, 13 décembre 2016

Echec de Norbert Hofer, suicide de Matteo Renzi

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Echec de Norbert Hofer, suicide de Matteo Renzi

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

Les raisons de l’échec d’Hofer

Norbert Hofer, candidat du FPÖ, a finalement échoué à devenir le nouveau président de l’Autriche face à son adversaire, l’écologiste Alexander Van der Bellen, avec 46,5% des voix seulement, alors qu’il n’avait été battu que de justesse au second tour précédent, invalidé en outre en raison d’un vote par correspondance douteux, en faveur de son concurrent.

Il n’est pas parvenu à mobiliser son camp, alors même que ce second tour avait été à nouveau décalé, permettant à ses adversaires, non seulement le vainqueur mais tous ceux, de droite et de gauche, qui soutenaient l’opposant au FPÖ, de s’organiser et de travailler l’électorat de droite (ÖVP) afin que ce dernier ne soit pas tenté par un vote plus à droite. Van der Bellen a d’ailleurs largement recentré son discours, pour éviter cette fuite électorale, en évitant notamment de se définir en faveur de l’accueil des migrants. Il a surtout attaqué Hofer sur ses positions européennes.

Bien que Norbert Hofer ait considérablement reculé sur l’euroscepticisme, se disant désormais favorable à l’Union Européenne et à l’euro, et prônant sagement la mise en place de frontières, non pas autour de l’Autriche, mais autour de l’Europe, cela n’a pas suffi à rassurer l’électorat. Il est vrai que le FPÖ tient un discours eurosceptique depuis de nombreuses années, à l’instar de l’ancien dirigeant Jörg Haider comme de l’actuel Hans-Christian Strache, et qu’il est donc difficile de croire à un tel retournement de veste.

Si 56% des hommes ont voté Hofer, seulement 38% des femmes ont fait ce choix. C’est sans doute la clé de son échec, car l’électorat féminin a fait basculer l’élection. Ce maillon faible s’explique par un plus grand conservatisme, la peur de l’image que donnerait l’Autriche en se dotant du premier président populiste depuis 1945 en Europe occidentale. Il faut se souvenir déjà en 2000 du matraquage anti-FPÖ, alors que ce dernier avec 27% des voix – il est à 37% dans certains sondages en 2016 – avait accepté de faire partie d’une coalition de droite. Nombreux dirigeants de l’Union Européenne parlaient alors de sanctionner ce pays.

Le passé national-socialiste de l’Autriche, qui fut le berceau de cette idéologie, est évidemment très présent, même si l’Autriche a réussi à se présenter en 1945 comme une victime de son grand voisin. Le courant national-allemand que représentait le FPÖ a été considérablement étouffé au sein de ce parti. Le FPÖ sous l’impulsion de Strache, qui a rompu avec tout extrémisme, expulsant du parti l’historique Andreas Mölzer suite à une provocation dialectique au parlement européen, et qui a fait un pèlerinage en Israël, ne veut plus porter la tunique de Nessus de la diabolisation et être victime d’un cordon sanitaire à son endroit.

Néanmoins, une rescapée des camps de la mort, Gertrude, a dénoncé dans une vidéo vue par 1,2 million de personnes, le risque d’une présidence Hofer et invité les Autrichiens à la prudence. Les Autrichiennes semblent avoir entendu son appel, alors pourtant que comparaison n’est pas raison, et que le FPÖ n’est pas, ou n’est plus, un parti lié implicitement ou explicitement à ce passé. La dédiabolisation accomplie version autrichienne est encore loin.

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Le désastre Matteo Renzi

Matteo Renzi, président du conseil italien, a été sérieusement battu lors d’un référendum institutionnel organisé dimanche dernier. 59% des Italiens, avec une participation d’environ 68% d’entre eux, ont dit non à son projet de refonte du sénat et des provinces. L’erreur majeure de Renzi aura été de mettre sa tête en jeu en annonçant qu’il démissionnerait de ses fonctions en cas d’échec. Cela rappelle étrangement la stratégie suicidaire de David Cameron au Royaume-Uni. Et le voilà donc contraint à la démission, étant ainsi un facteur d’instabilité dans un pays économiquement en difficulté, mais quel pays d’Europe ne l’est pas, l’Allemagne seule connaissant une indécente prospérité économique tout en se suicidant identitairement, refusant ainsi d’assumer un quelconque destin européen, Merkel préférant être à la remorque des USA et des institutions mondialistes.

Les raisons de l’échec sont assez évidentes. C’est bien le rejet de la personne même de Matteo Renzi, idole médiatique artificielle admirée par toutes les gauches européennes. L’Italie se réveille en crise face à un chef de l’état qui n’est évidemment pas à la hauteur des enjeux. Avec tous ces défauts, et ils étaient nombreux, Berlusconi savait néanmoins tenir son rang.

Désormais, l’Italie se prépare à un avenir politique incertain. La Ligue du Nord pourrait demain coaliser autour d’elle la droite entière, à savoir les vestiges de Forza Italia mais aussi les autres formations de droite nationale, comme Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni. De son côté, le Mouvement Cinq Etoiles de Beppe Grillo, qui n’a aucun programme digne de ce nom, et qui s’apparente ainsi au premier fascisme de 1919 ou bien au qualunquisme de 1946, pèse près de 30% de l’électorat. Cette formation attrape-tout, dont les positions gauchistes ou nationales alternent selon l’interlocuteur, Beppe Grillo étant tout sauf cohérent, peut néanmoins réussir. Elle a adopté une ligne anti-européenne et Grillo annonce même, en cas de victoire, un référendum en vue de quitter l’Union Européenne.

Autant dire que Renzi a ouvert la boîte de Pandore en voulant réformer des institutions dans un sens populicide et anti-identitaire, exactement comme la réforme des régions qui en France, si elle avait été proposée par référendum, aurait connu un enterrement de première classe. Cela pose d’ailleurs la question de l’usage ou plutôt du mésusage du référendum, celui-ci étant détourné de sa vocation première pour servir les intérêts politiques du moment, et n’étant surtout jamais convoqué sur les questions importantes. Il faudrait plusieurs référendums chaque année, et sur des sujets essentiels, pour que cette pratique permette enfin au peuple de répondre à la question posée en conscience, indépendamment du dirigeant politique en place. La Suisse, où la personnification du pouvoir est fort réduite, nous montre la bonne voie à suivre.

Renzi, comme Cameron avant lui, aura été puni non parce qu’il aura été démocrate, comme le nom de son parti pourrait le laisser croire, mais parce qu’il ne l’est qu’en surface, incapable d’expliquer pourquoi sa réforme serait la bonne, incapable surtout d’en convaincre son peuple. Mauvais texte, mauvais résultat.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

La gauche ex-communiste et affairiste triomphe en Roumanie

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La gauche ex-communiste et affairiste triomphe en Roumanie

par Thomas Ferrier

Ex: http://www.thomasferrier.hautetfort.com 

Le Parti Social-Démocrate (PSD) mené par Liviu Dragnea s’est imposé à l’issue des élections législatives du dimanche 11 décembre. La victoire est convaincante, le PSD obtenant 45,44% des voix à la Chambre des Députés, et 45,68% au Sénat, ce qui devrait lui permettre de construire autour de lui une coalition de pouvoir. Le mouvement ALDE (libéraux-démocrates), allié de centre-droite de cette formation de gauche, obtient 5,62% au Parlement et 6,04% au Sénat, passant ainsi la barre fatidique des 5%. Les deux réunis seront donc majoritaires aux deux chambres.

La droite représentée par le Parti National Libéral (PNL) échoue dans sa volonté de remettre en question la position dominante du PSD. Avec 20,01% des voix au Parlement et 20,41% au Sénat, il est largement distancé, incapable de bâtir une coalition de gouvernement stable.

Le mouvement indépendant USR (« Union pour sauver la Roumanie ») réussit une percée avec 8,81% au Parlement et 8,89% au Sénat, obtenant ainsi la place de troisième parti du pays. Les électeurs de l’USR sont notamment ceux dégoûtés par les scandales de corruption qui ont touché le PSD, mais qui ne l’ont pas empêché de s’imposer.

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Le PMP (Parti du Mouvement du Peuple), qu’on peut classer comme social-conservateur et pro-européen, avec 5,32% au Parlement et 5,65% au Sénat, passe aussi la barre des 5%. Il bénéficie là encore du désaveu des deux principaux partis roumains, et notamment du PNL qui n’a pas réussi à convaincre les électeurs qu’il représentait une alternative.

L’UDMR, qui représente la minorité hongroise, obtient 6,25% des voix au Parlement et au Sénat. Ce vote ethnique se maintient à chaque élection, les Hongrois de Roumanie privilégiant massivement ce mouvement identitaire. C’est lui aussi un partenaire naturel du PSD.

L’extrême-droite, qui il y a encore un peu plus d’une décennie, pesait jusqu’à 20% des voix (19,48% aux législatives en 2000 et même 28% aux présidentielles avec Corneliu Vadim Tudor la même année), s’est effondrée. Le Parti de la Roumanie Unie (PRU), fondé par un ancien social-démocrate (Bogdan Diaconu) annoncé par certains sondages au-dessus de la barre des 5%, a été victime d’un vote utile et n’a obtenu que 2,79% au Parlement et 2,95% au Sénat. Le Parti de la Grande Roumanie (PRM) disparaît totalement avec 1,05% au Parlement et 1,18% au Sénat. Emil Straianu, qui a hérité du mouvement de Tudor, n’aura pu qu’accompagner son irrésistible déclin.

Là est le paradoxe électoral de l’Europe. En Europe occidentale, les partis populistes de gauche comme de droite progressent chaque année davantage. En Europe centrale et orientale, où ils pesaient jadis, c’est un phénomène contraire. De la Croatie à la Bulgarie, de la Pologne à l’Estonie, le populisme recule. Seule la Hongrie fait figure d’exception, avec le Fidesz d’Orban qui tient tête à l’Union Européenne, et avec le Jobbik jugé infréquentable par les partis nationaux-populistes de l’ouest.

Les années Siderov (Ataka) en Bulgarie et Tudor (PRM) en Roumanie sont terminées, en attendant que d’autres mouvements nationalistes n’émergent à nouveau. La gauche ex-communiste, même à la tête d’alliances baroques, pèse encore et a su se créer de nouvelles allégeances.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

mardi, 06 décembre 2016

Particratie in de politiek Chris Aalberts en Arnout Maat

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Particratie in de politiek

Chris Aalberts en Arnout Maat

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Hebben de politieke partijen te veel macht?

maat-parti.jpgDe Particratie (Aspekt 2016) is een werk van de aanstormende intellectueel Arnout Maat. Vanuit zijn achtergrond in geschiedenis, politicologie en politieke communicatie presenteert hij een relaas over het huidige politieke bestel. De essentie is dat politieke partijen al een eeuw lang een véél grotere rol spelen in de representatieve democratie dan ooit door onze grondwet is bedoeld. “De particratie van binnenuit omvormen to een democratie, zoals D66 ooit poogde te doen, is onmogelijk: alsof men een rijdende auto probeert te repareren”, zo vat Maat zijn relaas op de achterflap samen.

Volgens Arnout Maat is dat het geval en daarom schreef hij een boek over de macht van partijen. Volgens Maat moet die Particratie afgebroken worden voordat het te laat is. Maat maakt het onderscheid tussen het stemmen op een partij en anderzijds datgene wat de partij met die macht van de stem doet. De partij verwerft zich op die manier een macht die zij naar eigen inzicht gebruikt, zonder zich te bekommeren over de achterliggende wensen van de burger. Een corrigerend mechanisme bestaat in ons stelsel niet. Als een politicus succes wil hebben moet zij de partijdiscipline volgen en niet die van de gewone burgers......Kiest de politicus voor de wens van de burger dan wordt zijn carrière.

lundi, 05 décembre 2016

Iranian Renaissance with Jason Reza Jorjani

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Iranian Renaissance with Jason Reza Jorjani

Jason Reza Jorjani is a philosopher and faculty member at the New Jersey Institute of Technology. He is author of Prometheus and Atlas.

Here he discusses the influence of pre-Islamic, Zoroastrian culture on the society within Iran following the Arab conquest. He notes that Islamic Sufism borrowed heavily from an esoteric strain of Zoroastrianism known as Mazdakism. He also maintains that the Arabic preservation of ancient Greek texts was largely done through the auspices of Persian scholars. These texts eventually were instrumental in the vast flowering of European culture known as the Renaissance. Today, within Iran, there exists a movement known as the Iranian Renaissance. Millions of young Iranians are wearing Zoroastrian symbols and are endeavoring to learn about the ancient, Persian past. Much of the inspiration for this movement comes from a text known as the Shahnameh or Persian Book of Kings.

New Thinking Allowed host, Jeffrey Mishlove, PhD, is author of The Roots of Consciousness, Psi Development Systems, and The PK Man. Between 1986 and 2002 he hosted and co-produced the original Thinking Allowed public television series.

dimanche, 04 décembre 2016

Les leçons des primaires de la droite

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Les leçons des primaires de la droite

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com 

La fin de l’ère Sarkozy.

Nicolas Sarkozy, ex-chiraquien devenu balladurien en 1995, ce que Chirac ne lui a jamais pardonné, avait su se rendre indispensable à droite. Devenu président en 2007 en asséchant les voix du FN d’un Jean-Marie Le Pen sur le déclin, après avoir suscité un réel espoir de changement, il doucha tous ses partisans par des politiques contradictoires et par un style que beaucoup finirent par considérer comme inadapté à sa fonction. Il remplaça le discours identitaire et sécuritaire sur lequel il avait su convaincre pour ouvrir à gauche, recrutant des ministres parmi le parti adverse, et pour céder aux sirènes du mondialisme dont il n’avait jamais été en réalité opposé. Tout comme Giscard en 1981, il capitalisa contre lui la coalition des déçus et des mécontents, même si son bilan politique en définitive n’était pas mauvais. Sarkozy « l’américain » fut le seul capable de négocier habilement avec Vladimir Poutine. Jamais il n’aurait remis en cause la vente des Mistral à la Russie, une faute que fit François Hollande à peine élu.

Empêtré dans des affaires judiciaires où ses proches tombaient un après l’autre, soumis au diktat idéologique de gauche de sa nouvelle épouse, dont il eut le tort d’écouter les conseils peu judicieux, et dont le livre de Patrick Buisson a montré qu’elle témoignait d’un réel mépris pour les citoyens « de souche », l’électorat de droite de Nicolas Sarkozy, qui était pourtant sensible à sa force de caractère, dans le cadre d’une campagne des primaires où il tint un discours plébéien à des électeurs bourgeois, commettant ainsi une erreur stratégique décisive, a eu le sentiment qu’il ne pouvait pas gagner au second tour des primaires face à Alain Juppé.

Alors que les derniers sondages témoignaient d’une progression significative de  François Fillon, un phénomène de vote utile s’est enclenché en sa défaveur. Le duel attendu Juppé/Sarkozy pouvant amener à l’élection du « meilleur d’entre nous » (surnom donné à Alain Juppé par Jacques Chirac), les électeurs de droite n’ont pas pris le risque. Ils ont donc voté massivement pour François Fillon, Sarkozy perdant du même coup un bon tiers de ses électeurs, les petits candidats étant quant à eux littéralement laminés.

La « menace Juppé » étant forte, Sarkozy tomba à 20,7% des voix alors qu’une semaine avant encore il était crédité de 29%. Bruno Le Maire s’effondra à 2,4%. La ligne bobo-gaucho de Kosciusko-Morizet, très implantée à Paris, résista avec 2,6% des voix. Poisson ne fit qu’1,4% des voix, alors qu’il avait su capitaliser sur son nom la droite catholique qui venait de le découvrir dans les media. Et Copé réalisa le score dérisoire de 0,3% des voix.

Il n’est pas exact que Sarkozy fut victime d’un rejet de sa personne à droite, malgré ses erreurs de campagne, s’adressant à un électorat populaire qui resta chez lui. Il fut victime de l’idée qu’il ne pouvait pas gagner, une idée en soi irrationnelle mais qui fit son œuvre. En réalité, le candidat chouchou des media était très surestimé. Plus il parlait, plus il baissait. Les 15% d’électeurs de gauche venus voter à la primaire de droite ne firent que limiter la casse. Avec un peu plus de jugement de la part des électeurs, Fillon et Sarkozy éliminaient Juppé dès le premier tour.

A l’issue d’un discours digne, Nicolas Sarkozy a pour la seconde fois quitté la politique. Il est peu vraisemblable qu’il y revienne parce que l’humiliation est forte. Mais tout comme Giscard avant lui, il ne disparaîtra pas. Il a en tout cas démontré une fois de plus qu’il était impossible à un ancien président battu de le redevenir. Son départ a certainement anticipé celui de François Hollande, qui a finalement renoncé cette semaine à être candidat à sa propre succession. Une ère s’achève.

La bulle crevée de Juppé.

Alain Juppé a été artificiellement encensé par les media. Ce technocrate méprisant, prématurément vieilli, au discours inconsistant sur un « vivre ensemble » imaginaire et une « identité heureuse » digne de la « France apaisée » d’une Marine Le Pen en campagne à contre temps, n’a jamais représenté le peuple de droite. L’idole est donc naturellement tombée de son piédestal. Cela démontre une fois de plus le caractère inopérant des sondages de popularité. On s’imaginait à lire la presse Alain Juppé élu dès le premier tour avec 51% des voix. Il n’obtint en réalité que 28,6% des voix et ce encore grâce au concours de la gauche.

Au second tour évidemment, Alain Juppé reçut le soutien de tous ceux qui insupportent l’électeur de droite. Il capitalisa sur son nom les vieux couteaux du centrisme et des loges. Bien sûr, « NKM » lui apporta son soutien et de manière plus surprenante Copé. Raffarin se mit en avant pour défendre son poulain. La gauche médiatique commença à diaboliser l’ultra-libéral Fillon, inquiétant les minorités communautarisées, ethniques ou sexuelles. Dans cette primaire de la droite et du centre, Juppé était devenu le candidat du PS. Seul Macron avait intérêt à la chute de Juppé, alors que Bayrou de manière très discrète laissait entendre qu’il se présenterait en 2017 si Juppé n’était pas choisi comme candidat.

La punition du second tour fut sévère. Il faut dire que le soutien apporté par Nicolas Sarkozy à son ancien premier ministre François Fillon fut décisif autant que surprenant. Valérie Pécresse, fort peu inspirée, se rangea dans le camp de Juppé. Elle s’en est mordu les doigts. Comme un oiseau de mauvais augure, elle annonça le temps sombre de la défaite en rase campagne. Juppé obtint donc 33,5% contre 66,5% pour François Fillon (1/3 vs 2/3). Toute la droite affairiste n’y put rien. Elle était battue. Le centre fut déserté. Sa légère progression s’explique uniquement par un léger report de voix (NKM) et parce que certains électeurs sarkozystes ont refusé de se mobiliser pour Fillon.

Exit Sarkozy. Exit Juppé. François Fillon est devenu le candidat de la droite et du centre.

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Ce que la victoire de Fillon veut dire.

Le programme de Fillon n’a aucune importance. Nous sommes en France et il est un homme politique. Il ne le respectera donc pas. Son ultra-libéralisme sera rapidement nuancé puis affaibli par ses nouveaux alliés. Il a bien sûr procédé à l’ouverture à ses anciens adversaires, créant un comité de campagne où on retrouve des sarkozystes et des juppéistes, dont l’arrogante NKM visiblement insubmersible. Cette idée de remettre en selle, pour mieux les surveiller et les neutraliser, ceux que l’on vient de battre, se retrouve dans la stratégie de Trump. Mieux vaut les avoir à côté de soi que contre soi.

Il a désormais un boulevard en se plaçant sur un positionnement bien ancré à droite, mais ni radicalisé comme Sarkozy en donnait l’impression, ni ramolli selon la ligne Juppé. Il a été identifié par la droite classique comme un candidat à son image donc son score de premier tour de 44,1% puis de second tour de 66,5% est finalement assez naturel.

Sa victoire est-elle une bonne nouvelle pour ses adversaires ? Macron a déjà lancé un appel aux électeurs de Juppé pour qu’ils viennent le soutenir. Montebourg souhaite que la droite aille voter aux primaires de gauche en sa faveur. L’éviction d’Hollande, probablement remplacé dans ce rôle par Manuel Valls, rend cette hypothèse difficile. Seul le « Hollande Bashing » pouvait amener des électeurs de droite à voter à une primaire de gauche.

C’est surtout Marine Le Pen qui est la grande perdante pour le moment de la victoire de François Fillon aux primaires. Sa mauvaise campagne, décalée à gauche sous l’influence de l’ex-chevènementiste Florian Philippot, éloignée des thèmes identitaires et de la « manif pour tous », la rend très fragile face à Fillon. Celui-ci n’a pas hésité à tenir un discours aux accents identitaires prononcés et à envoyer un message aux milieux catholiques que Marine Le Pen dédaigne depuis des mois. Les sondages d’après primaires montrent un net tassement et une progression très significative de Fillon. Le siphonage « Sarkozy » de 2007 pourrait se reproduire.

Marine Le Pen peut se ressaisir si elle arrête d’aller parler à des électeurs qui ne voteront jamais pour elles, comme dans les DOM et les banlieues, et qui même risquent par les appels qu’elle leur lance de faire fuir certains électeurs naturels du FN, qui attendent autre chose. Elle le peut si elle cesse son étatisme forcené, à grands coups de démagogies socialisantes et de dépenses publiques. Elle le peut si elle comprend que le thème européen est en réalité porteur et que prôner l’unité de ceux qui ont un destin commun, les Européens, est salutaire. Norbert Hofer (FPÖ) l’a compris. Il dit défendre l’Union Européenne et vouloir conserver l’euro. Il souhaite que l’UE affirme les valeurs européennes que défend le hongrois Orban et qu’elle se dote de vraies frontières pour se protéger contre l’immigration. Il sera probablement le prochain président autrichien ce soir.

Sinon, si elle reste sur sa ligne de gauche, si elle abandonne le seul thème identitaire qui explique le succès de son parti, la « problématique migratoire » au sens large, alors il est possible qu’elle ne passe même pas le premier tour des présidentielles.

Ainsi François Fillon a toutes les chances d’être le prochain président de la république. Mais il sera attendu au tournant. Le peuple n’a plus aucune patience. Les premières semaines à l’Elysée seront décisives. S’il procède comme Sarkozy, en tenant un discours de gauche au pouvoir alors qu’il aura été élu sur un discours de droite, il sera balayé par le vent de l’histoire.

Le contexte international avec le succès de Trump aux USA et son amitié avec Poutine peuvent le préserver de dérives nocives. Mais il sera confronté à une situation périlleuse, la France sortant de cinq ans de Hollande à genoux. Le pays n’a jamais été aussi fracturé. Le nouveau président devra faire preuve d’une audace exceptionnelle et d’une dureté maîtrisée. Il devra tenter d’annuler les mesures prises par la gauche, et notamment le « mariage pour tous ». Il devra envoyer un signal très ferme à l’endroit des migrants qui seraient tentés de venir s’installer chez nous. Je doute qu’il en soit capable.

Il décevra nécessairement. Mais une Marine Le Pen élue décevrait également terriblement puisqu’elle serait élue sur un contre-sens, élue par une vague identitaire avec un programme social-démocrate. Ses électeurs lui prêtent un programme caché (crypto-programme) remigrationniste. Il n’est qu’une vue de l’esprit. En diabolisant le nouveau FN, Philippot ayant été traité de « fasciste » devant Sciences Po, les media maintiennent cette illusion d’une MLP radicalement identitaire. Le masque tomberait dès qu’elle ferait le premier pas à l’Elysée.

En 2017, la France aura un nouveau président, et elle est quasi assurée d’échapper à une nouvelle présidente. Il ne sera pas à la hauteur des enjeux. Mais un tel contexte libérera peut-être des forces cachées qui annonceront une nouvelle aube européenne sur la ruine d’un monde ancien.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

vendredi, 02 décembre 2016

L'Europe, continent d'immigration avec Hervé Juvin & Olivier Pastré

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L'Europe, continent d'immigration avec Hervé Juvin & Olivier Pastré

L'Europe a été tout au long de son histoire une terre de départ, vers les croisades, les colonies ou le Nouveau monde. Ce n'est plus le cas. Un renversement a eu lieu. L'Europe des trois "M" ; militaires, missionnaires, marchands, est devenue depuis les années 80 du 20ème siècle l'une des premières terres d'immigration du monde.


Il y a aux alentours de 3 millions d'entrées par an dans une Europe qui compte plus de 30 millions d'immigrés dont une majorité de non communautaires sur son territoire.

Une question dés lors nous brûle les lèvres : l'immigration massive et continue est-elle un problème ou une solution pour l'Europe confrontée au double défit du vieillissement de sa population et des pénuries sectorielles de mains-d'œuvre ?

Intervenants :
- Hervé Juvin (Essayiste et économiste)
- Olivier Pastré (professeur d'économie à Paris VIII)

jeudi, 01 décembre 2016

Presseschau Dezember 2016

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Presseschau
Dezember 2016
 
Wieder einige Links. Bei Interesse anklicken...
 
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AUßENPOLITISCHES
 
RT Exklusiv: Assange über die geheime Welt der US-Regierung
 
Beginn eines amerikanischen Albtraums?
 
Trump gewinnt Präsidentschaftswahl
 
Gabriel: Trump schlimmer als Islam
 
(Deutsche Reaktionen…)
US-Wahl
Das große Wehklagen
 
(Ebenfalls zu den Reaktionen der deutschen Journalisten zu Trump…)
Sichere Verlierer: Medien und Demoskopen
Good Night Medien
 
Unser Zwangsfernsehen war laut Forsa und Co. dicht am Wahlergebnis dran
 
New Balance lobt Trump – Kunden verbrennen ihre Sneaker
 
NGO mit Verbindungen zu Clinton und Soros wiegelt zu Anti-Trump-Protesten auf
 
Black Trump Supporter Smacks Down CNN Reporter for Race Baiting
 
The Huffington Post ending editor's note that called Donald Trump 'racist'
 
(Nur hohle Worte…)
Nachgehakt: 23 Stars hatten angekündigt auszuwandern, sollte Trump Präsident werden
 
Ex-Kommunarde über Donald Trump
"Trump ist der erste Internetmensch" - so erklärt Langhans die US-Wahl
 
Richtungswechsel in den USA
Das ist Trumps Wirtschaftsprogramm
 
Die Political Correctness ist am Ende
von Frauke Petry
 
Meinung
Eine Epoche geht zu Ende
von Thomas Fasbender
 
Donald Trump – Alternative für Amerika?
 
Szene-Kaleidoskop III: Bachmann, Trump, Kernschmelze in USA
 
US-Wahl
„Aber Hillary hat doch mehr Stimmen gewonnen!“
von Lukas Mihr
 
Streiflicht
Der Super-GAU für Linke
von Dieter Stein
 
Putin? Merkel? Trump trifft lieber Brexit-Kämpfer Farage
 
Vor dem Hass kommen Verachtung und Ignoranz
Richtigstellung einer verzerrten Kampagne
 
Trump und der Kreml
Der Friede profitiert
von Thomas Fasbender
 
Obama lobt Merkel für ihre „Stärke und Entschlossenheit“
 
Trotz neuer lukrativer Jobs
Ehemalige EU-Kommissare erhalten 100.000 Euro Übergangsgeld
 
EU: Belohnung für Versagen?
Kommissionschef Jean-Claude Juncker erhält eine Gehaltserhöhung in Höhe von 10.362 Euro
 
Schweden baut sich neuen staatlichen Medienkonzern
 
Schluss mit Münzen und Scheinen
Schweden plant digitale Währung
Die schwedische Zentralbank will ihrem Ruf als Vorreiter in der Finanzwelt gerecht werden und plant die Einführung einer Digitalwährung. Der Weg für die E-Krone scheint geebnet.
 
Nach Wetterchaos: Stockholm verteidigt gendergerechtes Schneeräumen
 
Französischer Trump
François Fillon – Stichflamme aus der Tiefe Frankreichs
 
Die EU-Abgeordnete tobt
Großbritannien will Steuern auf Rekordtief senken
 
US-Armee soll Gefangene in Afghanistan gefoltert haben
 
Als syrischer Christ in Deutschland – ein Gespräch mit Kevork Almassian
 
Erdogan droht mit Grenzöffnung
 
Recep Tayyip Erdogan droht mit Öffnung der Grenzen
 
(Dazu ein Kommentar…)
Meinung
Die Supereuropäer pfeifen im Walde
von Thomas Fasbender
 
Notstandsdekret eingesetzt
Erdoğan schließt erneut Zeitungen und Vereine
 
(Überall nur noch sich untereinander streitende "Nazis" und "Rassisten"…)
Nach „Nazi-Herrschaft“-Vorwurf wirft Türkei EU „Rassismus“ vor
 
Südafrika: Oppositionspolitiker fordert Enteignung von Weißen
 
Reaktionen auf Fidel Castros Tod
"Brutaler Diktator, Horror, Exekutions-Kommandos"
Die Welt trauert um Fidel Castro. Vor allem jener Teil, der dem Sozialismus nahesteht. Die pathetischsten Worte findet der griechische Regierungschef Tsipras. Am meisten irritiert der neu gewählte US-Präsident Trump.
 
Fidel Castro und Che Guevara
 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK
 
Zu wenige Rücklagen für viele Sozialversprechen
"Sinkflug Deutschlands hat eingesetzt" - Experten warnen vor Finanzkollaps
 
Deutsche Rentenversicherung
Renten-Rücklage sinkt schneller als angenommen
 
Bundesregierung beschließt Enteignungen im Notfall
 
(Zur politischen Klasse)
Sag beim Abschied leise Servus
 
(Selbstverständnis der politischen Klasse)
Für Demokratie und Teilhabe: seid bereit!
von Michael Paulwitz
 
Frank-Walter Steinmeier
Der Verlegenheitskandidat
von Felix Krautkrämer
 
Wahl des Bundespräsidenten
Berliner Wagenburg
von Michael Paulwitz
 
Bundesregierung
Merkel kandidiert wieder für Kanzleramt
Die Ungewissheit ist beendet: Bundeskanzlerin Angela Merkel will wieder für den CDU-Vorsitz und das Kanzleramt kandidieren. Geht ihr Plan auf, könnte sie länger regieren als Konrad Adenauer.
 
Merkels Entscheidung – Das richtige Signal in unsicheren Zeiten?
Anne Will: Ich bin genauso das Volk!
 
(Zu Merkel)
Yes, she did it again!
 
Dr. Merkel und das gesammelte Schweigen
Von Heiner Flassbeck
 
Václav Klaus zu Massenmigration, Medien und Merkel: „Deutschland ist das Schlachtfeld Europas!“
 
(Auch ein Grund für die "Refugees Welcome"-Euphorie…)
Spätaussiedler distanzieren sich zunehmend von der Union
Einwanderer bevorzugen linke Parteien
 
(Hirnakrobatik der neuen Berliner Stadtregierung)
Rot-rot-grüne Erziehungsdiktatur
von Michael Paulwitz
 
Baden-Württembergs Innenminister rät von Selbstverteidigung ab
 
Nach Razzia gegen Salafisten
Wendt: „Äußerungen von Frau Özoguz sind grenzenlose Frechheit“
 
Ströbele soll Gauland als Alterspräsident verhindern
Grüne drängen ihren Parteiveteran Ströbele, noch einmal für den Bundestag anzutreten. Seine Mission: AfD-Vize Gauland von der Parlamentseröffnung verdrängen.
 
(Dazu…)
Grüner Ströbele tief im RAF-Sumpf
 
Mecklenburg-Vorpommern: Ein Facebook-Like für die AfD kostet den Ministerjob
Sascha Ott von der CDU wird nicht wie geplant Justizminister. Der Grund: Er hatte auf der Facebook-Seite der AfD Nordwestmecklenburg den Button "Gefällt mir" geklickt.
 
Privatsphäre in Deutschland
Schleichend zum Überwachungsstaat
BND-Gesetz, Vorratsdatenspeicherung, verschlüsselte Dienste wie WhatsApp knacken: In den vergangenen Monaten wurden in Deutschland teils drastische Überwachungsmaßnahmen auf den Weg gebracht.
 
Social Media
Wenn das Netz weiter lügt, ist mit Freiheit Schluss
Von Volker Kauder
 
CDU-Bouillon fordert Überwachung von WhatsApp
 
Volkstrauertag
Gesinnungskitsch
von Thorsten Hinz
 
(bizarr…)
Tipps zur Reinigung und Pflege der Stolpersteine
 
(Clara-Zetkin-Straße in Pirna; Grüne und SPD unterstützen Ehrung für KPD-Politikerin)
Clara bleibt
Vorläufiges Ende um Pirna-Posse
 
LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE
 
RMP-1.jpgKontrakultur Halle: die Gesichter der ersten Reihe
 
SPD-Mann nicht mehr im Landtag
„Endstation Rechts“ und „Storch Heinar“ vor der Pleite
 
Ehemaliges Rote Hilfe-Mitglied
Berliner Bezirksverordnete lassen Drohsel durchfallen
 
Nach Protesten
Innenminister Stahlknecht sagt Teilnahme an Diskussion über Rechtsruck ab
 
(Der "antifaschistisch" orientierte Publizist Butterwegge will Politiker werden…)
Linker Bundespräsidentenkandidat19
Butterwegge sagt Pegida und AfD Kampf an
 
Gleicke warnt vor Schönfärberei der Lage in Ost-Ländern
 
(Projekt Entdeutschung…)
Niedersachsen
Rot-Grün stellt Antrag auf mehrsprachigen Unterricht
 
SPD fordert Toleranzbekenntnis für Bayernhymne
 
Für den Einsatz gegen Kriminalität
Kriminalbeamte zeichnen Amadeu-Antonio-Stiftung aus
 
(Inszenierung des Holocaust gegen FPÖ-Bundespräsidentschaft)
Holocaustüberlebende warnt vor FPÖ-Bundespräsident
 
Trauriger Appell
Mit diesem bewegenden Video will eine 89-Jährige vor einem großen Fehler warnen
 
„Feine Sahne Fischfilet“
WDR bewirbt linksextreme Band
 
Mühlheim
Hintergrund ist Gründung von AfD-Ortsverband
„Bündnis gegen Rechts“ formiert sich
 
Angeblicher Neonazi-Überfall
Linkspartei-Politiker wegen Vortäuschens einer Straftat verurteilt
 
Nach Veröffentlichung von Beleidigung
Facebook sperrt Kolumnistin Anabel Schunke
 
AfD-Schatzmeister in Neukölln
Berliner Schule feuert Lehrer – weil er bei Pegida mitdemonstriert
 
Dresden verbietet Pegida-Chef Bachmann Demo-Leitung
 
Bayern
SPD-Bürgermeisterin feuert Nikolaus wegen Facebook-Like
 
Streiflicht
Soziale Ächtung als Druckmittel
von Dieter Stein
 
Hundertschaft im Einsatz
Linksextremisten behindern Rettungseinsatz
 
(Antidemokratische Gerichtsurteile)
AfD
Plakatzerstörung als Meinungsfreiheit
von Felix Krautkrämer
 
Unterhaching
Mutmaßliche Linksextremisten verwüsten AfD-Büro
 
Mutmaßlicher Linksextremist prügelt AfD-Politiker ins Krankenhaus
 
Frechen: Linksextreme schänden Ehrenmal
 
Berlin
Bekennerschreiben aufgetaucht
Gedenkorte für Kerstin Heisig und Uwe Lieschied geschändet
 
PKK-Ableger
130 Linksextremisten aus Deutschland kämpfen in Syrien
 
EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT
 
RMP-4.jpgDeutschland zahlt XXL-Flüchtlingsharem 360.000 Euro im Jahr
 
Syrischer Geschäftsmann reist mit vier Ehefrauen und 23 Kindern ein
 
Unterbringung und Betreuung
So viel kostet Deutschland ein Flüchtling
Knapp 900.000 Flüchtlinge sind im Jahr 2015 nach Deutschland gekommen - überwiegend aus Syrien. In diesem Jahr werden weniger als 300.000 Menschen erwartet, die hierzulande Schutz suchen. Besonders die Städte ächzen unter den damit verbundenen Kosten.
 
Hamburg
Flüchtlingshilfe Integration teurer als geplant
 
Polizei enttarnt fast tausend minderjährige Asylbewerber als Erwachsene
 
(Nun Landtags-Beratung…)
Karben
"Flüge schon gebucht"
Schülerin aus Klasse geholt und abgeschoben
 
(Linke Funktionäre sind "geschockt")
Abschiebung aus Schule in Karben
Beuth rechtfertigt Abschiebung
 
Wie SPD, Linke und Grüne Abschiebungen verhindern
 
»Wir haben die Pflicht zu helfen« – Im Gespräch mit Lothar Fritze
 
Gauck in Offenbach
Bundespräsident kommt nach Offenbach
Gauck will mit Schülern über Zusammenleben in Deutschland reden. Der Besuch ist in diesem Jahr schon die zweite hohe Anerkennung für die Integrationsleistung der Stadt.
 
Bundespräsident Gauck in Offenbach
Staatsbesuch in der Hauptstadt der Integration
 
Besuch in Offenbach zum Thema Integration
 
Berlin
Flüchtlingsamt: Mitarbeiter prangern chaotische Zustände an
 
(Der nächste Sympathieträger…)
Firas Alshater macht Videos und hat Buch geschrieben
Vom Flüchtling zum YouTube-Comedian
 
"Islamic State of Germany"
Trump-Lager zeigt islamisches Deutschland
 
Steine auf Polizisten
Ungarn verurteilt illegalen Einwanderer zu zehn Jahren Haft
 
Studie
Islamisten kehren nach Deutschland zurück, „um sich zu erholen“
 
Aus Rücksicht auf moslemische Einwanderer
Immer mehr Schulen in Neuss verbannen Schweinefleisch
 
„Wirtschaftliche Entscheidung“
Woolworth-Filiale räumt Weihnachtsartikel
 
Offenbach
Fraktion forderte Bericht über städtische Einrichtungen
AfD-Vorstoß zu christlichen Traditionen in Kitas abgelehnt
 
Tagen hinter Knastmauern
AfD findet vielerorts keine Versammlungsräume mehr
 
Westen waren keine Uniform
Mitglieder der „Scharia-Polizei“ freigesprochen
 
Islamist schlich sich beim Verfassungsschutz ein
 
(Rassismus gegen Deutsche)
So schlimm war der Rassismus in Deutschland seit 1945 noch nie
 
Gestiegene Kriminalität
Im Westen nichts Neues – oder doch? In den Straßen von Freiburg
 
Sicherheitsvorkehrungen
Mehr Polizisten, Personenkontrollen, Taschenverbote: Weihnachtsmärkte rüsten kräftig auf
 
Verlogene feministische Erklärungsmuster
Zu den Hintergründen von sexuellen Übergriffen
 
(Sexuelle Belästigungen und Polizeiarbeit)
Polizeiermittlungen
„Anzeige bringt nichts“ und: „Ja, wir haben Tat verschwiegen“
von Martina Meckelein
 
Phantombild nach Überfall in der Düsseldorfer Altstadt
Polizei sucht diesen Mann wegen Missbrauchs einer über 80-Jährigen
 
Prozess in Hamburg
Freispruch nach Silvester-Übergriffen: Opfer fühlt sich wehrlos
 
Razzien gegen mutmaßlich kriminelle Tschetschenen
 
Zelle zu klein: Rumänischer Straftäter bleibt in Deutschland
 
Bericht des Justizministeriums
Nordafrikaner beschmieren Haftzellen mit Kot und Blut
 
Brutaler Angriff in Jülich
Familien-Fehde soll Attacke bei Fußballspiel ausgelöst haben
 
Kiel
Türke schlägt Polizisten krankenhausreif – Staatsanwaltschaft sieht keinen Haftgrund
 
(Türkischer Migrationshintergrund)
Düren
Zehn verletzte Polizisten
Gewaltexzess nach Streit über falsch geparktes Auto
 
Niedersachsen
Frau am Strick fast zu Tode geschleift
 
Versuchter Mord
Hameln: Zweijähriger saß mit im Auto
 
("Südländisches Aussehen")
Räuberische Erpressung – Offenbach
 
Angetanzt, begrapscht und bedrängt
Sexuelle Übergriffe bei Jugendfeier in Münchner Rathaus
 
Baby aus Kinderwagen gehoben
Polizei sucht brutalen Räuber
 

RMP-5.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES
 
Erstmalig
Hamburg will Vermieter enteignen und Wohnungen zwangssanieren
 
Meinung
Zwangsbeglücktes Sanieren
von Lukas Steinwandter
 
Mehr gleich besser?
Deutschland verfällt dem Dämmwahn
 
Konflikt
Denkmalschutz kann auch zerstören
Eigentümer historischer Objekte im Raum Höchstadt wollen oder können Auflagen nicht erfüllen und tun nichts für deren Erhalt.
 
(Bundesweite Gefahr von Flächenabrissen)
Historische Fassaden in Pfaffenhofen
Denkmalschützer fürchten um Gesicht der Stadt
In Pfaffenhofen sorgen sich Bürger um historische Fassaden in der Altstadt. Sie befürchten, dass der Denkmalschutz gerade am zentralen Platz, dem Hauptplatz, zunehmend unterlaufen werden könnte. Gefährdet sind historische Fassaden, deren Häuser generalsaniert wurden.
 
Berlin: Rot-Rot-Grün plant deutsch-arabische Schule
 
JF-TV
„Demo für Alle“: Hessische Verhältnisse
 
Badengegangene Bildung Baden-Württemberg
Inklusion statt Bildung: Die Schüler in Brandenburg und Sachsen sind am besten, Bremen und Baden-Württemberg bilden das Schlusslicht. In Brandenburg und Sachsen sitzen kaum Kinder von Einwanderern in den Schulen, in Bremen jedes zweite.
 
(Dazu…)
Sensationsrede des Monats! Linkes Denken ist utopie-besoffen. Jörg Meuthen AFD
 
Bielefeld
9,5 Prozent Wahlbeteiligung
Studentenausschuß fordert Gender-Toiletten
 
Suche nach Gegenstrategie
Evangelische Kirche warnt vor Gender-Gegnern
 
Die Manipulation der Massenmedien
Quer-denken.tv
 
(Thema Ausgrenzung und Medien)
Mit dir tanze ich nicht
von Dieter Stein
 
(PC-Wächter…)
Sprachpolizei warnt vor verbalen Tretminen
von Felix Krautkrämer
 
„Orientierungshilfe für die Praxis“
Österreich: Presserat gibt Tips für Flüchtlings-Berichterstattung
 
Nach Vorwürfen der „Mitschuld“ an Trump-Sieg
Facebook will verstärkt gegen Falschmeldungen vorgehen
 
Christopher Lasch vs. Michael Seemann: Blinde Elite und globale Klasse
 
Strategische Schneisen (1): Entkoppelung
 
Paradigmenwechsel
 
Die Entwicklung einer Wirtschaft der Fürsorge
 
(Deutsche Bischöfe auf dem Tempelberg)
Bekenntnis oder Unterwerfung
von Dieter Stein
 
Warnt vor Rechtspopulismus
EKD-Ratsvorsitzender verteidigt Auftritt ohne Kreuz
 
An der Schlosskirche in Wittenberg
Dänischer Künstler klebt seinen Penis an Luthers Thesen-Tür
 
Bremer Kirche
Muezzin soll mit „Allahu Akbar“ christlichen Gottesdienst eröffnen
 
Muslimas als Zielgruppe
Dolce & Gabbana bringt Luxus-Kopftücher für Muslimas auf den Markt. Das Thema schlägt hohe Wellen – haben Modelabels einen neuen Markt gefunden? Noch zeigen sich Fashion-Häuser zögerlich.
 
Niederlande
Angebliches Rassismus-Symbol
200 Festnahmen bei Protesten gegen „Zwarten Pieten“
 
(Seichte Beruhigungs-Komödie…)
Komödie "Willkommen bei den Hartmanns"
Ziemlich beste Flüchtlingsfreunde
Der Regisseur Simon Verhoeven präsentiert in "Willkommen bei den Hartmanns" eine Kinokomödie zur deutschen Flüchtlingskrise - mit viel Krawall und ein paar bizarren Fehlgriffen, aber ehrfurchtgebietendem Mut zur politischen Aktualität.
 
Pöbeln bis der Arzt kommt
Stark zunehmende Gewalt in Notaufnahmen
 
(Dazu…)
Gewalt in den Notaufnahmen
Kommentar zur Gewalt in den Notaufnahmen
 
Maler Gerhard Richter rechnet mit Merkels Flüchtlingspolitik ab
 
(Neue Prüderie)
Babenhausen
Kunst wird aus Rathaus verbannt
Ist dieses Bild „potenziell frauenfeindlich“?
 
Trug sie es für Adolf Hitler?
Eva Brauns Höschen versteigert
 
Zika-Virus: Grünes Licht für Freilandtest mit Gentechnik-Mücken in Florida
 
Schmelzende Eisdecke könnte Schadstoffe aus dem Kalten Krieg freilegen
In den 60er Jahre wurde in Grönland ein militärischer Stützpunkt unter dem Eis aufgegeben. Eine internationale Studie mit Beteiligung der Universität Zürich zeigt nun: Durch den Klimawandel könnten gefährliche Abfallstoffe wieder an die Oberfläche gelangen, die eigentlich als für immer unter dem Eisschild begraben betrachtet wurden.
 
Schutz der Meere
Barbara Meier taucht nach Geisternetzen
Berlin - Ungewohntes Terrain für Barbara Meier (30): Das Model hat den Laufsteg gegen die Schiffsplanke und das Abendkleid gegen den Taucheranzug getauscht und alte und kaputte Fischernetze aus der Ostsee geholt.
 

mercredi, 30 novembre 2016

François Hollande, fossoyeur de la gauche de gouvernement

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François Hollande, fossoyeur de la gauche de gouvernement

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

En France, jusqu'ici, la gauche dite de gouvernement, c'est-à-dire capable dans le cadre de la 5e République, de faire élire un président se réclamant d'elle, était incarnée par le Parti socialiste, PS. En face d'elle, la droite de gouvernement l'était essentiellement par un parti majoritaire en son sein, appelé successivement UMP puis plus récemment Les Républicains.
Lors de la dernière élection présidentielle, la gauche l'avait emporté en faisant élire un président se réclamant d'elle, François Hollande, face à un président se réclamant de la droite, Nicolas Sarkozy. Cependant, une part de plus en plus importante de l'électorat ne s'était pas reconnue, pour des raisons diverses que nous n'analyserons pas ici, tant dans la droite que dans la gauche. Elle avait rejoint le Front National, FN, incarné par Marine Le Pen. Le FN est dit d'extrême droite ou populiste par ses adversaires, mais il revendique plutôt le qualificatif de souverainiste.

L'échec du quinquennat Hollande

L'exercice du pouvoir par l'actuel président socialiste, François Hollande, n'avait pas permis malgré quelques réussites mineures, à donner au PS la capacité de mettre en oeuvre de véritables changements susceptibles de satisfaire les exigences de son électorat. Il en est résulté que la France, dans le cadre de l'Union européenne, UE, n'est plus en état de concurrencer l'Allemagne. Selon de nombreux analystes, parmi lesquels nous nous rangeons, elle n'aurait pu le faire qu'en adoptant un système d'économie politique où l'Etat aurait exercé un rôle important d'investisseur face à l'industrie allemande, laquelle n'a pas besoin de l'Etat allemand pour investir ni pour exporter.

C'est dans le domaine des services publics que l'intervention de l'Etat aurait permis de valoriser les atouts industriels et de recherche spécifiquement français. Elle se serait heurtée, dira-t-on aux résistances de l'UE, provenant essentiellement de la volonté allemande de conserver le monopole de la puissance dans l'économie européenne  Mais aujourd'hui nul ne doute que la France, par la voix de son président, aurait eu gain de cause en menaçant de quitter l'UE si les statuts de celle-ci n'avaient pas été modifiés afin de lui permettre de jouer de son atout, l'investissement public.

Malheureusement, François Hollande ne s'est pas montré capable de défendre les intérêts français au sein de l'UE. Ceci par manque de compétence ou plus gravement par manque de caractère. On rappelle aujourd'hui de plus en plus que si Charles de Gaulle avait été président à la place de François Hollande, il aurait pu le faire.

Les prochaines élections présidentielles

Il s'ensuit que face à l'échec du quinquennat Hollande, la droite de gouvernement, depuis quelques jours incarnée brillamment par François Fillon, sera en mesure de remplacer le PS lors du prochain quinquennat. Peut-être pourra-t-elle conserver le pouvoir un temps indéterminé par la suite.

Quant au FN, son avenir au pouvoir de gouvernement se jouera sur sa capacités à attirer des électeurs déçus par la gauche et la droite. Jusqu'à ces dernières semaines, on pouvait penser que le FN, en l'espèce Marine Le Pen, grâce à des apports de voix provenant des déçus du socialisme tel qu'incarné par François Hollande, serait en mesure de vaincre finalement les candidats que lui opposeraient les autres partis. Ceci reste aujourd'hui encore tout à fait possible. Mais aujourd'hui, certains analystes se demandent si, grâce au programme annoncé par François Fillon, un certain nombre des électeurs ayant choisi faute de mieux le FN, ne reviendraient par dans l'orbite de la droite. Dans cas, le succès de François Fillon à la prochaine présidentielle serait presque assuré.

Resterait pourtant à savoir ce qu'il adviendrait du PS et des autres partis de la gauche de gouvernement. Le PS conserverait-il assez d'électeurs pour se placer en concurrent crédible tant des Républicains que du FN? Compte tenu de la déception et l'amertume résultant du quinquennat désastreux à leurs yeux de François Hollande, ceci paraît hautement improbable. On peut pronostiquer sans grand risque que lors de la prochaine présidentielle, ils voteraient pour François Fillon ou pour Marine Le Pen. Tout au moins, ils s'abstiendraient.

Il en serait donc fini des espoirs du PS de conserver le pouvoir, tout au moins au plan national. Ceci peut-être définitivement, si l'application des programmes respectifs de François Fillon et de Marine Le Pen se révélait suffisamment convaincante pour leur permettre de respectivement renforcer durablement leur électorat.

Renoncer à se représenter

La plupart des cadres politiques du PS voire des autres mouvements de gauche se sont rendu compte de cette situation. Ils ont compris que s'ils ne présentaient aux prochaines élections des programmes véritablement crédibles pour sortir le pays de son déclin actuel, ils ne convaincront pas les électeurs. De plus et surtout, puisque dans notre régime présidentiel tout est incarné par un Président, il faudra impérativement que ces programmes soient conçus et appliqués par le futur Président.

Les candidats crédibles pour ce faire existent. On mentionne notamment Jean-Luc Mélenchon, s'il était capable de rassembler autour de lui tous les déçus du socialisme actuel. Certains mentionnent aussi Arnaud Montebourg. Encore faudrait-il qu'ils annoncent des programmes suffisamment « révolutionnaires » pour permettre à la France de mettre en oeuvre, éventuellement en dehors de l'UE, les politiques d'investissement public indispensables pour que le pays de redevienne  un partenaire crédible dans le monde multipolaire qui se met en place.

Un autre candidat de gauche à la présidentielle aurait pu être Manuel Valls. Même si nul ne connait les détails du programme qui aurait été le sien, son caractère énergique et sa longue expérience de la vie politique, tant en France qu'à l'international en faisaient un candidat très sérieux, face à François Fillon ou à Marine Le Pen. Encore aurait-il fallu pour qu'il ait les mains libres, soit qu'il abandonne ses fonctions de Premier ministre, soit que François Hollande renonce rapidement à se représenter.

Le dernier « déjeuner » entre Hollande et Valls organisé par l'Elysée le 28/11 a montré qu'il n'en serait rien (voir par exemple http://www.francetvinfo.fr/politique/ps/primaire-a-gauche...) . D'une part François Hollande, sans annoncer encore de décision définitive, a clairement montré qu'il avait l'intention de ne pas renoncer à briguer le pouvoir. Les raisons qu'il invoque s'inspirent des plus hautes ambitions politiques au service du pays. Mais vu son bilan désastreux, il est évident qu'elles s'inspirent surtout de son intérêt personnel. Il ne veut pas, en annonçant qu'il ne se représentera pas, renoncer à tout espoir, fut-il mince, de rester à l'Elysée et de jouir des avantages de cette position.

Il en est de même pour Manuel Valls. Au lieu de démissionner de son poste de Premier ministre et courir tous les risques en résultant immédiatement pour sa carrière, il a préféré conserver quelques mois encore ce poste éminent et les avantages y afférents. Et ceci, là encore et quoiqu'il en dise, par intérêt personnel immédiat.

Ce sera donc finalement François Hollande qui, en refusant de renoncer à se représenter, pourra mériter, comme l'annonce le titre de notre article, le qualificatif peu enviable de fossoyeur de la gauche de gouvernement.

Cette situation montre bien les risques que fait courir au pays la constitution actuelle laquelle donne un rôle excessif au Président de la République. Tant que celui-ci n'est pas incarné par un homme de la trempe de ce que fut Charles de Gaulle, elle confie la tâche de diriger la nation à des personnalités politiques qui, sauf exception toujours possible, sont en fait animées par des ambitions personnelles démesurées, lesquelles cachent mal leur incompétence en profondeur. Nous ne visons ici ni François Fillon ni Marine Le Pen. Dans leur cas,il faudra attendre pour juger.

Il ne semble pas que ce handicap affecte les autres Etats européens, dotés de constitutions ou de pratiques politiques moins favorables à la recherche durable du pouvoir personnel.

NB au 20/11, 16h. Voir sur ce sujet un article très  intéressant de Jacques Sapir

http://russeurope.hypotheses.org/5472

 

dimanche, 27 novembre 2016

Konrad Adam: Volksparteien ohne Volk (JF-TV Direkt)

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Konrad Adam: Volksparteien ohne Volk (JF-TV Direkt)

JF-TV Direkt: Dieter Stein im Gespräch mit Dr. Konrad Adam. "Volksparteien ohne Volk - Thesen zur politischen Lage", am JF-Stand auf der Frankfurter Buchmesse 2016.

 

samedi, 26 novembre 2016

Xavier Moreau: Que faire de la Pologne?

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Xavier Moreau: Que faire de la Pologne?

jeudi, 24 novembre 2016

Interview de Willy Wimmer accordée à «World Economy»

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«Tous les dangers proviennent actuellement des Etats-Unis»

Interview de Willy Wimmer accordée à «World Economy»

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

World Economy: Vous avez récemment séjourné en Russie. Formulé de manière provocatrice: Poutine se prépare-t-il à une guerre?

Willy Wimmer: Suite à tous les entretiens que j’ai eus à Moscou – et je n’ai été qu’à Moscou –, je peux affirmer que les gens se font les mêmes soucis qu’en Allemagne. J’ai connaissance des déclarations publiques du président de la Fédération de Russie et j’y trouve uniquement l’appel à la modération et à la raison. Je n’ai entendu à Moscou aucune remarque allant dans le sens soulevé dans votre question. En prenant en compte la situation géopolitique actuelle, on peut en toute objectivité constater qu’actuellement, tous les dangers proviennent des Etats-Unis. Il ne nous reste qu’à espérer un changement après le 8 novembre de cette année.

La crise des Caraïbes a débuté il y a 55 ans. Vous venez de parler des Etats-Unis, et nous savons ou supposons savoir ce qui s’y est passé jadis. Sommes-nous confrontés à une situation similaire, pouvant nous faire dire: «Nous risquons le pire»?

En analysant les faits, on peut le présenter ainsi. La crise des Caraïbes [donc la crise des missiles de Cuba] avait des antécédents et ce qui a été intéressant pour moi, c’est d’avoir eu l’occasion d’entendre, dans le cadre du colloque auquel j’ai participé à Moscou, Valentin Falin, ambassadeur soviétique à Bonn durant de longues années. Au cours des longs entretiens accompagnés de réflexions historiques, l’ambassadeur Falin a soulevé un aspect ayant mené directement à la crise de Cuba. Dans les années quarante et cinquante du siècle passé, il y eut des planifications des Américains nommés Dropshot. Ces planifications prévoyaient la destruction des 30 plus grandes villes soviétiques par une attaque nucléaire de décapitation afin de neutraliser l’Union soviétique de l’époque.
Ce qui est intéressant, c’était que grâce aux stations d’écoutes de l’Armée rouge situées sur le Brocken, dans le massif du Harz, les Soviétiques ont découvert pour la première fois, quels étaient les contenus des planifications des Etats-Unis. Ces faits étaient au centre d’une émission sur la chaîne de télévision française Arte, il y a quelques semaines. Dans cette émission, on a démontré comment ce plan Dropshot constituait la cause véritable de la crise de Cuba. C’est pourquoi cela n’a pas été passionnant d’en discuter uniquement avec Valentin Falin, mais de constater qu’il s’agit d’évènements comparables à ceux présents dans les planifications de l’OTAN. L’Alliance agit massivement contre la Fédération de Russie. A cette fin, elle a changé ses objectifs et n’est donc plus une alliance défensive comme elle a pu l’être lors de la guerre froide, mais une force agressive née lors de la guerre des Balkans. Dans ce contexte, la situation autour de la Russie est explosive. C’est notamment l’establishment belliciste démocratico-républicain de Washington proposant ouvertement une telle démarche contre la Fédération de Russie qui y contribue.

Tournons-nous vers la Syrie – une autre région de tous les dangers. Supposons que la Russie cède et se retire de la Syrie et qu’Assad soit destitué. Comment la situation dans la région et dans le monde se développerait-elle? Faut-il s’attendre au scénario libyen ou directement à la troisième guerre mondiale?

Personnellement, je ne suis pas enclin à me livrer à de telles réflexions, car l’enjeu en Syrie ne se limite pas à la guerre civile à laquelle nous sommes confrontés actuellement. Nous ne devons pas ignorer le fait que nous avons à faire à deux conceptions distinctes soutenues par deux grandes puissances distinctes. D’une part, la tentative des Etats-Unis d’imposer – tout comme en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali ou autre part – un nouvel ordre mondial, en étant convaincu d’y être capable. D’autre part, il y a la Fédération de Russie ayant, à mon avis, un double intérêt. Premièrement, la Russie ne désire pas contribuer aux activités américaines visant à éliminer le droit international existant pour avoir pendant une longue époque œuvré à la paix en Europe et au-delà. Deuxièmement, et il faut clairement mettre en exergue qu’une victoire de la coalition dirigée par les Etats-Unis aurait pour conséquence qu’en Syrie, au Liban, en Jordanie et en Irak, les forces ayant leur origine dans le Caucase s’imposeraient: les Tchétchènes, les Ingouches, les Daghestanais, installés ou s’installant – suite aux guerres du Caucase – dans la région mentionnée.
Leurs intérêts consistent à relancer les guerres du Caucase contre Moscou. C’est-à-dire que la Fédération de Russie défend dans cette région non seulement un important allié ou le droit international, mais ses propres intérêts nationaux qu’elle a également le droit d’avoir: la protection de ses frontières. Cela est en total accord avec le droit international, et c’est ce qui rend la situation en Syrie si compliquée.

Les élections présidentielles aux Etats-Unis pourraient-elles contribuer à détendre la situation dans le monde ou n’y aura-t-il pas de changements?

Voilà la grande question qui se pose. Etant donné la guerre électorale menée aux Etats-Unis actuellement, nous devons patienter. On joue avec nos nerfs mais aussi avec le destin d’un grand pays portant le nom Etats-Unis d’Amérique.

Merci de cet entretien.    

Source: www.world-economy.eu/pro-contra/details/article/die-nato-... du 30/10/16

(Traduction Horizons et débats)